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dimanche 30 novembre 2014

Knittax 2 ou le cheat en tricot [avec un tuto, ouiiiiii !]

Il y a déjà un petit moment de cela, j'ai récupéré une machine à tricoter de ma Mamoune, ma grand-mère paternelle. Je ne me souviens pas l'avoir déjà vue l'utiliser, ça date, tout ça... Mais quand il a fallu vider la maison, c'est tout naturellement que la machine à tricoter, les restes de tissus et de laine et les livres de "travaux manuels" me sont revenus. Et ça, c'est rudement chouette.
Quand je l'ai eue, j'ai ouvert la mallette, j'ai regardé un peu le schmilblick, j'ai cherché des explications, un mode d'emploi, quelque chose, mais rien... Alors je l'ai rangée, en remettant ça à plus tard.
Le plus tard, c'était il y a une dizaine de jours.
J'ai investi la table de la salle à manger (ça prend de la place cette bête-là !), j'ai tout sorti, tout observé, et j'ai commencé à chercher...

La mallette de rangement fait son âge, mais la machine, outre ses couleurs passées et
la typographie désuète de ses étiquettes, est en parfait état. C'est déjà ça.
Il y a des aiguilles, un chariot avec une molette qui se déplace sans à-coups...
Elle a du passer une cinquantaine d'années dans sa boîte, cette machine, mais alors
elle a l'air de fonctionner parfaitement. Les aiguilles bougent dans tous
les sens à chaque passage du chariot, reste à savoir comment installer la laine ! 



Il y a un deuxième élément qui a l'air de se fixer au premier, avec d'autres
aiguilles aussi, je ne vois pas bien comment tout cela s'organise...
Ouh la la, tous ces accessoires ! Mais à quoi ça peut bien servir ? 
Je teste des trucs, je mesure, le compare... Bon, c'est pas clair tout ça...
"MACHINES KNITTAX - 43, RUE ST-AUGUSTIN, PARIS-2è"
Ah ! Joie, bonheur ! Une information !
Je ne l'avais pas remarquée la première fois que je l'avais déballée, mais la bête a une étiquette !
C'est une Knittax.
Voilà un indice à explorer...

Je me lance dans la recherche d'information, et j'appelle à l'aide mes coporthos-bidouilleuses.
De liens en sites, je finis par tomber sur des vidéos en allemand, ou dans une autre langue non identifiée, enfin bref, des vidéos que je finis par écouter sans le son (pour ce que ça m'apporte). Je trouve aussi un site qui explique le fonctionnement général des machines à tricoter. Bon, ça n'est pas super adapté à mon vieux modèle, apparemment aujourd'hui les machines à tricoter sont des bêtes de compet' qui, à part choisir la laine et le modèle, font tout toutes seules. Plus cheaté, tu meurs.
Au final, je finis par comprendre la base, par faire le lien avec mes maigres connaissance en tricot "normal", et les vidéos sont suffisamment claires pour que je me lance, mais je dois en rester au tricotage simple : je tente... Un rectangle ! Soyons fous !!!


Tadaaaaah ! Victoire ! Après 1h de combat acharné face à ma tablette en mettant en pause une vidéo de 3m45 toutes les 10 secondes, j'arrive à tricoter... Ce magnifique rectangle de 20 mailles sur 10 cm environ. Splendide, non ? Mais siiiii, regarde, cette régularité, cette finesse des points ! Si j'avais voulu faire la même chose avec mes aiguilles, je n'y serais pas arrivée, et ça m'aurait pris bien plus de temps... Bon, tu vas me dire que 1h pour ça, y'a pas non plus de quoi s'extasier sur la rapidité de la bête. Mais que nenni ! J'ai juste galéré à installer la laine et à enclencher le premier rang de mailles. Après, c'est tellement facile et rapide que j'ai l'impression de vivre la vie d'un pseudo-gamer qui a acheté tout son stuff en pay-to-win face au pauvre gamer lambda qui s'est équipé à la sueur de son front et au clic de souris. Wahou. Je sens le côté obscur de la force m'envahir...
Mais bon, à part tricoter des écharpes, je ne vais pas aller bien loin. Y'a pas, faut que je trouve un mode d'emploi ! Sur internet, je déniche des pdf à télécharger contre la modique somme de 43€ (ah ah ah !), et sur e-bay y'a même un type qui vend une photocopie du mode d'emploi contre 25€ + les frais de port. Non mais ça va bien oui ? 1000 kamas et un snickers aussi, ou bien ?

De recherches en recherches en recherches, je finis par tomber sur un blog, celui de turlututu couture, qui publie en mai 2014 une note sur la Knittax, et je vois que la blogueuse a... le mode d'emploi !!! Aussitôt je lui envoie un message, et, joie, bonheur, elle me répond très rapidement, et m'indique comment télécharger le mode d'emploi de la bête.
Youhou ! Double win et salto-arrière !!!

Alors toi, oui, toi qui cherches des infos sur la Knittax, il n'est pas dit que tu seras tombé sur mon blog en vain. Heureux détenteur de cette pièce de collection des années 50, respire, et sois heureux, car voici pour toi l'info que j'ai l'impression d'avoir eu autant de mal à trouver que Lancelot le St Grall : tu peux télécharger le mode d'emploi de la Knittax ici !
 

Joie, bonheur, champagne et laine multicolore !
Bon le pdf est loin d'être net, mais screugneugneu je ne suis pas orthophoniste pour rien : si j'arrive à déchiffrer les écrits de mon dyspraxique-dysgraphique favori, je vais bien réussir à lire ce pdf, bon sang de bonsoir...

Et là, à lire ce document, je me rends compte que Mamoune avait le modèle de luxe : non seulement j'ai la Knittax 2 modèle Gold (ouais, carrément !) mais j'ai aussi tous les outils optionnels : le compte-tours, le dérouleur de fil, le peigne à aiguilles, et tout un tas d'autres trucs dont je ne comprends ni le nom ni l'usage, mais qui me font comprendre que face à moi, non, ça n'est pas une simple machine à tricoter, mais bien le sésame des Burdas en folie, le miracle attendu par les Phildar-fan-girls, la réponse n°42 à toutes les questions de tricotin.fr : j'ai une vraie bête de compet' moi aussi ! 
A moi le pouvoir, à moi la rapidité, à moi les pulls jacquards super-moches : je vais tricoter à donf', mouhahahahaaaaaaaaaaa !!!

Ahem.
Mais je m'emballe.
Avant de déchainer les foudres des enfers de la Knittax-2-gold modèle toutes options, faudrait voir à savoir l'utiliser en mode easy.
Pour voir ce dont je suis capable avec la bête entre les mains, il faut que je sois capable de : 
- mettre en route un tricot,
- faire des augmentations et des diminutions,
- arrêter le tricot. 

Et ça n'a l'air de rien comme ça, mais c'est pas gagné... Et comme j'ai pas vraiment envie de me lancer dans la confection d'un pull là maintenant tout de suite, je m'invente un modèle de pochette double face, pif paf, pouf, et hop, je te file le modèle tant qu'à faire, parce que c'est tout moi, ça, générosité et altruisme (et amour dans ton cœur) :

La pochette-accordéon double face :

sens du "tricotage"
------------------------------->
L'idée c'est de plier le grand rectangle en trois et en accordéon pour ménager une ouverture de chaque côté, chaque ouverture étant fermée par un rabat, qu'on peut faire en triangle, arrondi, comme on veut, et que j'ai choisi de fermer avec un bouton, mais chacun fait fait fait, c'qui lui plait plait plait : 

On commence par un rabat et on avance jusqu'à l'autre rabat : 
- monter 40 mailles et tricoter 2 rangs,
- augmenter d'une maille au début de chaque rang jusqu'à obtenir 60 mailles, 
- continuer sans augmentation ni diminution jusqu'à la hauteur voulue (un multiple de 3 pour plier en accordéon ensuite),
- diminuer d'une maille au début de chaque rang jusqu'à obtenir 40 mailles,
- tricoter 2 rangs et arrêter l'ouvrage,
- repasser à fer tiède pour que ça ne roule pas sur les bords, plier la base rectangulaire en 3 en accordéon, marquer les plis au fer, 
- faire 2 rangs de mailles serrées au crochet sur tout le tour, en prenant les 3 épaisseurs ensemble pour "coudre" le pliage, et au milieu de chaque rebord faire 5 mailles en l'air, passer 5 mailles et reprendre la bordure en mailles serrées pour faire les boutonnières.
- coudre 2 boutons, décorer comme on veut, et voilà !

Ta daaaaah !
Alors, elle est pas belle ma première vraie production à la Knittax ? Hein ?

face A
face B
 

Voilà, voilà...
Bon, ben y'a plus qu'à !
Demain j'attaque le pull à rayures ? Ou la robe à losanges ? Hm, tous ces modèles proposés en fin de mode d'emploi, tout droit sortis des années 60, ça fait rêver... Je ne sais que choisir !
Allez zou, au boulot. C'est bientôt l'anniversaire de Mamoune, et je pense qu'un tricot fait à la Knittax lui ferait bien plaisir !

samedi 22 novembre 2014

B.O.Bobines, ou comment se balader avec les copines de Gertrude aux oreilles.



Pour mon anniversaire, Pacsman m'a offert un bracelet super chouette, qui allie à la fois la récup', le symbole et le style. Yeah. Un mètre de couturière coupé et mis en forme qui s'enroule autour de mon poignet et qui reste léger, léger, je l'adore. Un objet détourné, c'est une seconde vie : pense un peu à tous les tissus que ce morceau de mètre a mesuré ! Au couturières dans les mains desquelles il est passé ! Il transporte FORCEMENT des bonnes ondes. Je suis sûre que Gertrude* doit le sentir, quand je couds. O-bli-gé.

J'ai eu envie d'offrir à ce bracelet-là des boucles d'oreilles sinon assorties du moins dans le même esprit : avec de vielles bobines de machine à coudre dénichées pour  trois fois rien dans une ressourcerie pendant nos vacances (hop, encore des images et des associations qui transportent des sourires !), je me suis bricolé une paire de boucles d'oreilles :

1€ la bobine, pas cher ! J'ai laissé le fil dessus, petit souvenir...

Par dessus, on enroule un joli cordon, de la laine, un fil épais...
On colle, et on fixe les attaches. Trop dur. 

Ta daaaah !
Voilà, voilà...
Et pour rester dans la séquence nostalgie et recyclage, dans ma prochaine note, je te parlerai de ma Knitax Gold Pro des années 60, ou p't'être même plus vu la bête, va savoir...

* ma machine à coudre. Oui, je lui ai donné un p'tit nom. C'est ridicule, mais ça me permet de l'enguirlander plus facilement quand y'a un truc qui merdouille. C'est bien mieux que de m'auto-critiquer.

lundi 17 novembre 2014

Petites comparaisons instructives... #orthophonie #AMO #CestLaCrise

Je persiste et signe.
Tu as sans doute déjà aperçu, au grès de tes pérégrinations sur le net, ces merveilleux tableaux comparatifs entre les tarifs de nos biens de consommation courante avant et après passage à l'Euro.
Outre que ces chiffres sont le plus souvent biaisés (les sources sont rarement citées...), ces comparatifs, censés diaboliser le grand méchant Euro, semblent oublier que depuis le passage à la "nouvelle" monnaie, il y a un truc qui s'appelle l'inflation, et que ça, ça joue pas mal sur l'augmentation des tarifs.
En tout cas, ça m'a donné une idée, Un truc qui parle bien aux gens, encore plus, si ça se trouve, que mon camembert (pouet pouet) : moi aussi je vais faire mon petit tableau comparatif... Avec l'AMO !

L'AMO, c'est l'Acte Médical Orthophonique, c'est à dire, en gros, la base de calcul de nos honoraires.
Par exemple, un bilan, c'est 1 AMO 24, soit 24 x la valeur de l'AMO.
L'AMO est aujourd'hui à 2.50€, hop, voilà le bilan à 60€.
Si tu veux plus de précision, tu peux aller consulter la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP) restant en vigueur depuis la décision Uncam du 11 mars 2005, en cliquant ici : version du 1er octobre 2014. Tu vas voir, c'est que du bonheur. 

L'évolution de l'AMO, donc... Ben ça prend pas 3 pages : la dernière augmentation date de 2012, où nous étions passé de 2€40 à ... 2€50 ! Youhouuuuu !!!! Champagne et cotillons, quoi !
La précédente revalorisation datait de décembre 2007, avec +1.3%. Joie et bonheur...

Donc, voilà. Je me suis armée de patience et de courage (oui parce que faire ce genre de calcul c'est franchement masochiste, surtout quand tu as tous tes comptes dans le rouge et ton impôt professionnel des entreprises à payer avant le 15/12/14, mais j'aime vivre dangereusement !) , j'ai fouiné sur internet et j'ai découvert que le site de l'INSEE regorge d'informations passionnantes et hop, calculatrice en main, j'ai bricolé ce splendide (si, si) petit tableau comparatif : 
Voilà, voilà...
Quant on lit ça, on comprend mieux pourquoi c'est tellement dur qu'on se retrouve à mettre en place des caisses de solidarité pour aider nos consœurs dans la panade...
Certes, l'AMO a augmenté depuis 2001 (et heureusement !) mais de manière si peu en corrélation avec l'augmentation du coût de la vie que notre pouvoir d'achat, si cher à notre ex-président-à-talonnettes, se retrouve tout diminué !

Si on prend en compte : 
- le peu d'évolution de l'AMO par rapport au coût de la vie,
- l'augmentation des charges (voir mon camenbert...),
- la nécessité de prévoir par nous même notre retraite, nos congés et nos arrêts maladies,
on comprend mieux les difficultés que rencontrent beaucoup d'entre nous...
C'est le C-C-C-COMBO de la lose !

Mais nous sommes des pri-vi-lé-gié-e-s bien sûr ! Ne l'oublions pas, voyons !!!
(tu la sens, mon aigreur, là ? :/ )

dimanche 16 novembre 2014

Le parpaing et la tartelette - Soutien pour nos consoeurs.

Mes deux dernières notes ne sont pas particulièrement joyeuses. J'y parle encore une fois de mon si beau métier, mais sous un jour bien différent : il y a le quotidien parfois drôle, parfois déprimant, mais toujours riche... Et nous, qui le sommes moins.
Entendons-nous bien. Il ne s'agit pas de se plaindre. Oui, il y a pire ailleurs, non, nous ne connaissons pas le chômage, oui, nous faisons un métier formidable. Mais est-ce une raison pour tout supporter, parfois jusqu'au burn-out ?
Ne nous plaignons pas, d'accord. Mais ouvrons les yeux.
Derrière l'image d’Épinal de la gentille dame qui travaille à son compte, derrière les idées reçues des praticiens libéraux gavés de pognon, il y a, comme dit Boulet, le parpaing de la réalité qui vient écraser la tartelette au fraises de nos illusions.
Le coup de la vie augmente, les charges aussi, mais nos honoraires, non.
Indépendamment de cela, nos vies, faites elles-aussi d’aléas divers et variés, connaissent le chômage de nos conjoint-e-s, la maladie, le burn-out... Et là, tout s'effondre. 


Aujourd'hui, je ne viens pas me plaindre, juste demander de l'aide pour deux consœurs qui sombrent. Parce que oui, quand tu es orthophoniste et que tu es au fond du trou, y'a pas grand chose de prévu pour te sortir de là. Y'a rien, en fait. A se demander à quoi servent toutes ces cotisations à la CARPIMKO, à l'URSSAF, à la prévoyance que l'on verse tous les mois. Curieusement, on rentre toujours dans les bonnes cases pour payer, mais jamais pour recevoir. 



Elles sont deux, aujourd'hui, pour lesquelles un élan solidaire se met en place sur les forums d'orthophonistes et les réseaux sociaux. Deux orthophonistes qui, le rouge au front, sont venues lâcher sur internet leur trop plein de tout, leur trop plein de rien, leur malaise, leur désespoir, avec, en plus, parfois, la honte de ne pas s'en sortir malgré tout ce que l'on dit de leur si beau métier, de leur si enviable situation. 
Elles sont deux à avoir franchi la ligne, combien d'autres ne le font pas mais en auraient tout autant besoin ? Les orthophonistes ne sont pas de pauvres petites choses à plaindre, loin de là. Mais ils ne sont pas non plus à envier. Il y a un juste milieu dont beaucoup ne se rendent pas compte. Ne veulent pas se rendre compte. Pensons un peu aux p'tits Ethiopiens, encore une fois... 




Alors pour Charlotte et pour Perrine, un don, petit, ou même un mot de soutien, c'est important. Pour qu'elles ne restent pas seules, pour qu'elles trouvent les moyens de donner ce petit coup de pied salutaire qui leur permettra de remonter à la surface. 


https://www.leetchi.com/c/solidarite-avec-charlotte-tassin
http://www.leetchi.com/c/aide-pour-perrine-dubois

Et partagez, aussi, s'il vous plait.
Non seulement pour Charlotte et Perrine, mais aussi pour libérer la parole.
Merci à vous.

mercredi 12 novembre 2014

Pouet pouet camembert ! #VisMaVie #Orthophoniste #MonBanquierEstMonAmi

Alors voilà, ma petite note de la semaine dernière sur le coût hallucinant d'un bilan orthophonique a fait pas mal réagir (pas ici, mais sur les réseaux sociaux, parce que oui, figure-toi, j'ai un réseau social, c'est fou).
Des réactions d'orthophonistes, bien sûr, mais aussi de tout plein de gens qui n'avaient visiblement pas idée du quotidien et du "coût de revient" de la pratique orthophonique. Les premièr-e-s ont surtout répondu "Ouf, j'me sens moins seul-e !", et les seconds plutôt des remarques oscillants entre "Sans déconner ? Mais je pensais que..." et "Ouais, ouais, c'est ça, faudrait vous plaindre en plus ?" (note que je pense que ces derniers n'ont pas du lire la note en entier, m'est avis qu'un bilan de compréhension du langage écrit s'impose, mbref...).

Une consœur a posté sur facebook un diagramme de ses dépenses et revenus, et tout de suite c'est plus clair qu'un long discours, alors je me suis dit que j'allais en faire un aussi, tiens. Mais alors attention, quand je décide de faire un diagramme, je ne rigole pas : quitte à me déprimer en objectivant le faible pourcentage de ce que je me garde en poche par rapport à mes honoraires, autant le faire bien ! J'ai sorti mes bilans comptables de ces 3 dernières années, et j'ai tout bien mis dans un chouette tableau excel, en pourcentage d'utilisation des recettes perçues.
Ouah, t'as vu comme je cause bien et tout ? On croirait presque que je suis une pro de la gestion budgétaire. Alors que que nenni nenni du tout. C'est ma comptable qui a fait tout ça, moi, je sais pas faire. Il parait qu'avec les logiciels de comptabilité associés à nos logiciels de télétransmission c'est easy-les-doigts-dans-l'nez et tout, mais je crois que je fais un rejet. Donc, j'achète ma tranquillité d'esprit en payant quelqu'un qui kiffe faire ce genre de calcul (ça me dépasse, mais y'a des gens que ça branche, je te jure que c'est vrai).

Alors voici pour vous, mesdames-zet-messieurs, un chouette camembert de l'utilisation en pourcentage de mes recettes, avec un beau tableau explicatif et tout, TA DAAAAAH !

Gestion 2011/2013
J'ai même mis en évidence par un subtil jeu de couleurs super moches mais j'arrive pas à les changer les différences significatives entre 2011 et 2013 (et je réactualiserai pour 2014 si tu veux) : pfouaaaaaaa ! Mais dites donc, les impôts n'auraient-ils pas presque doublé ? Et les charges sociales augmenté de près de 25% ? Ben tu m'étonnes, du coup, que mes revenus à moi aient diminué autant, en passant de 48%  à 39%...

Ce qui signifie, au cas où ça ne serait pas encore très clair malgré ce splendide calendos, que sur 100€ d'honoraires que mes patients me versent, je ne garde en moyenne sur ces trois dernières années que 48€ ! 
Et bien sûr, n'oublie pas que ces 48€ là, ça n'est pas mon salaire net, hein... Non, non, non. Là dessus, je dois mettre de côté pour les congés (toujours sans solde pour nous) et les arrêts maladie (les miens, ceux des enfants...), bref, pour toutes ces journées où je ne peux pas travailler (parce que pas de bras, pas de chocolat, et pas de travail, pas de pépettes !), mais aussi : il faut mettre de côté pour les mois "sans", parce que les revenus ne sont pas réguliers dans le temps. Et c'est logique :  en période de vacances scolaires, non seulement il arrive que nous, orthophonistes, on en prenne, des vacances (non mais franchement, quelle idée...), mais même si on n'en prend pas, nos patients, eux, si ! Du coup, ils ne viennent pas. Et pas de bras, pas de chocolat !
Mais aussi, et ça, toi-même tu sais, ouaich, y'a des périodes de l'année où ça fait crac-boum-huuuu, mon pactole tombe à genoux : taxe d'habitation, taxe foncière, avis d'imposition... Tout pareil pour les orthophonistes ! Avec, en plus et à la même période : régularisation URSSAF, 4ème appel de cotisations, voici venu le temps des râles et des "pan !"...
Septembre, novembre, janvier : notre calendrier est jalonné de périodes critiques où nos réserves de sous fondent comme neige au soleil en attendant des jours meilleurs... Alors autant te dire que les mois où on remplit la colonne "recettes", on évite de se la jouer grande classe au palace, non, non, non, on joue plutôt à la petite fourmi même pas drôle avec sa frousse de manquer et son sens de l'économie qui frise la radinerie. Et désolée pour les cigales...

Bon, ceci dit, même si ce diagramme là rend bien compte de la réalité de mon exercice, il n'en reste pas moins qu'il s'agit là de mon camembert à moi, et que, comme le corbeau, je partage pas, na. Parce que si tous les orthophonistes payent des charges sociales, des impôts, un loyer et autres frais impondérables, tout le monde n'a pas les mêmes frais de gestion en fonction de ses choix (équipements, fournitures, formations, frais de gestion...). Il y a donc quand même des variables interpersonnelles qui modifient le montant final des excédents (punaise, c'est beau comme formulation, ça fait pro et tout !).
Mais enfin, comme tu le vois, quand je te dis que à peine la moitié de nos honoraires finit dans notre poche, je ne suis pas si loin du compte...
Sur ce, mesdames-zet-messieurs, je m'en vais aller déprimer un moment, et me changer les idées en tapant quelques uns de mes nombreux comptes-rendus de bilan en retard, joie...

Si tu veux bien, la prochaine fois, je te parlerai de notre système de retraite et d'assurance santé, tiens ! Tu vas voir, c'est hyper funky aussi ! Joie, bonheur et pâtes au beurre !
Et puis tiens, aujourd’hui un confrère a partagé cet article, de quoi nous remonter le moral à fond les ballons, youhouuuuu !

samedi 8 novembre 2014

Soixante euros.

"Ah non, pas de dessert tant que tu n'as pas fini ton assiette ! Pense un peu aux p'tits Éthiopiens qui n'ont rien à manger !"
Oui, quand j'avais l'âge pour qu'on essaye de me convaincre de finir mon assiette à coup de culpabilité, les Éthiopiens étaient en vogue. Bizarrement, cet argument là n'a jamais fonctionné. Je n'avais soudainement plus faim du tout. Non, même pas pour le dessert. Par contre j'avais très envie qu'on leur envoie les restes, aux p'tits nenfants affamés. Trois cuillerées à soupe de pâtes au fromage, une tranche de pain à moitié grignotée et mes trois petits Gervais, même celui avec mon parfum préféré (la banane). Par la poste, hop, direct en Éthiopie. Oui, à sept ans, on n'est pas très pragmatique.
Trente ans plus tard non plus. En tout cas, l'argument culpabilisant du "y'a pire ailleurs alors ne te plains pas", je l'entends toujours. Faut croire que ça marche... Mais toujours pas sur moi. C'est même l'effet inverse. Ça me donne envie de crier et de râler pour deux, ou plus : déjà qu'il y a un truc qui cloche, mais en plus y'a pire ? Ben faut que ça change alors ! Pour moi, pour les pires, et même pour les mieux qui sont sans doute pas si mieux que ça, puisqu'on trouve toujours, toujours des encore plus mieux...

Bref, soixante euros.
Florilège :
"Ah ben ça va, vous ne vous embêtez pas !"
"Ah bon, faut vous payer ?!"
"Mais... Avec la part mutuelle ou pas ?"
"Oh ben dites, c'est pas cher..."
"Vous faites le tiers payant ? Parce que bon, quand même..."
"Vous pouvez attendre pour encaisser le chèque ?"
"Ah ben ça n'a pas augmenté, si ? J'ai l'impression que c'était pareil la dernière fois."
"Pfff... T'as vu combien tu me coûtes ?!"


Soixante euros, donc.
Il entre avec sa maman, qui t'explique que c'est sa maitresse qui a conseillé de venir parce que c'est dur d'écrire.
Elle s'installe, toute seule, sort un gros dossier médical qui retrace toutes ces longues années de combat contre une maladie qui la prive de voix aujourd'hui.
Ils se tiennent par la main, 130 ans à eux deux, on dirait des enfants, l'un des deux à ce regard vague et détaché, l'autre est inquiet et te tend l'ordonnance du médecin sur laquelle tu lis "démence de type Alzheimer".
Il ne tient pas en place sur sa chaise, te regarde du coin de l’œil tandis qu'il vide les boites de jeux, montre du doigt tout ce qu'il veut, crie, tire sur la manche de sa mère, pleure, mais ne dit pas un mot.
Il est très calme, bien droit sur sa chaise, il recoiffe ses cheveux grisonnant du plat de la main, te demande si tu vas pouvoir faire quelque chose, parce que bon, c'est plutôt pour les enfants, non ?
Elle est venue avec sa fille parce qu'elle a peur de ne pas comprendre, même avec les appareils c'est dur, alors sa petite de 14 ans t'explique qu'elle voudrait apprendre à lire sur les lèvres pour ne pas se retrouver complètement isolée.
Il reste en retrait, vautré sur sa chaise, les mains dans les poches et l'air boudeur, tandis que sa mère t'explique qu'il ne fait rien en classe, qu'il s'est fait virer trois fois du collège, mais que son prof' principal pense que peut-être y'a autre chose.
Ils sont tous les deux assis en face de toi, leur grand bébé dans son cosy entre eux, lui a les lèvres pincées et des cernes immenses, elle essuie les larmes qui roulent en silence sur ses joues tandis que tu observes ce petit enfant qui porte sur son visage les traits de sa maladie incurable.

Et puis, ils parlent, parlent, parlent, de ce qui les amène ici, de leur vie, de leurs inquiétudes, de leurs espoirs.
Toi, tu écoutes, tu prends quelques notes, tu poses des questions en essayant de ne pas donner à cette échange des allures d'interrogatoire. Tu pèses tes mots, tu essaies de ne pas induire les réponses, de ne pas émettre de jugement, juste d'accueillir la parole, qui parfois ne veut pas venir.
Tu lis l'ordonnance, les documents médicaux, le mot de l'enseignant, les comptes-rendus d'autres professionnels, le carnet de santé.
Tu essayes d'organiser tout ça, de trouver le bon fil à tirer pour dérouler la pelote, sans faire de nœud.
Tu parles aussi : tu expliques, tu rassures, tu préviens, tu indiques ce que tu fais, comment, pourquoi...

Et puis tu passes aux tests. Tu sors de ton tiroir les fiches que tu as préparées tout à l'heure, les feuillets à remplir, les grilles de cotation. Tu présentes des planches d'images, des textes, des feuilles blanches, lignées, à carreaux, des stylos et des feutres de toutes les couleurs, des cubes, des cartes colorées ou des pictogrammes stylisés, des jetons, un verre d'eau, un miroir de poche, des jouets, ton chronomètre.
Les feuilles volent, le bureau se transforme en joyeux capharnaüm, tu griffonnes un mot par ci, un dessin par là, tu prends des notes, tu calcules, tu compares...
Parfois, tu n'as pas le temps de tout faire. Ou il est trop fatigué, mieux vaut s'arrêter là. On va se revoir, on continuera à ce moment là. Tu sors ton agenda, tu fais ton possible pour trouver un autre créneau, là, vite. Tu donnes un nouveau rendez-vous. Ils reviennent. Tu continues.
Puis tu expliques à nouveau. Les résultats, tes conclusions, tes propositions. Tu leur demandes leur avis, si tu as été assez claire, s'ils ont besoin de plus d'explications, s'ils veulent y réfléchir.
Tu leur dis aussi que tu vas faire un compte-rendu, que tu vas l'envoyer au médecin. Il y a tout un tas de démarches à faire encore, mais ça va, tu vas t'en occuper. Les courriers, les coups de fil, les bordereaux à remplir : c'est ton boulot.
Ils te tendent la carte vitale, tu la glisses dans ton lecteur, pianote sur ton clavier : "Ça fait soixante euros s'il vous plait. Vous préférez par chèque ou en espèces ?"

Soixante euros, donc.
Une heure trente à deux heures de bilan, parfois en plusieurs fois, parfois plus, rarement moins. Un dossier à traiter, des tests à coter, un compte-rendu à rédiger, souvent des appels à passer.
Allez, soyons fous : comptons trois heures. C'est très optimiste comme calcul. Et ça nous amène quand même à vingt euros de l'heure. Vingt euros d'honoraires. Tu enlèves les charges. Paf, dix euros. Là dessus, n'oublie pas que tu n'as ni congés payés, ni indemnités pour maladie. Donc, t'as intérêt à mettre un peu de côté, des fois que tu aies envie de prendre un peu de vacances ou que tu aies la très mauvaise idée de tomber malade...
Moins de dix euros de l'heure, donc, au final. Bien moins.

Soixante euros le bilan orthophonique. "Ah ben ça va, vous ne vous embêtez pas !" Hmmm...
Rha la la, ces praticiens libéraux, quelle bande de joyeux privilégiés, n'est-ce pas ?

Un, deux, trois... Plein. Trop de dossiers qui attendent leur CRBO.

Orthophoniste en libéral, j'en ai de la chance, oui.
J'ai un boulot, le chômage, je ne sais pas ce que c'est, par contre l'emploi du temps qui déborde et l'incapacité à répondre à toutes les demandes, la culpabilité, les journées de presque douze heures et la fatigue, ça, oui, je connais.
Mais moi, je peux choisir mes horaires, non ? Bien sûr. Les patients n'ont jamais aucune contrainte ni exigence, ils viennent quand on veut, quelque soit l'horaire qu'on leur propose ! Ah ah ah...
Oh, eh, ça va, je peux prendre tes vacances quand je veux aussi ! C'est bien ça, non ? Oui, c'est sûr, c'est bien. Je peux même prendre 6 mois de vacances dans l'année, si je veux. Des congés sans solde, en fait. Et puis quand je prendrai ma retraite, à 67 ans, après 46 années de bons et loyaux services, je pourrai profiter de la vie, avec ma pension annuelle de... Ah oui, mince, de 30 à 40% de mes revenus annuels. J'oubliais. Un détail.

Mais je n'ai pas à me plaindre, pas vrai ? Il y a tellement de gens au chômage... Tellement de gens qui font des métiers bien plus pénibles... Tellement de travailleurs moins bien payés...
Pensons un peu au Éthiopiens, tiens.

Soixante euros, screugneugneu !!! Bon sang, est-ce que ça semble si cher, si bien payé, quand on le décortique un peu ?
Et tu sais quoi ? Soixante euros, c'est aussi la prodigieuse somme qu'un orthophoniste touche en plus du SMIC par mois quand il travaille en hôpital en début d'exercice. Avec un BAC+5 en poche.



Je me sens très schtroumpf grognon, ce soir... Et ça ne va pas s'arranger avec les 5 comptes-rendus que j'ai à taper pour lundi et le 4ème appel de cotisation de l'URSSAF à payer dans la semaine.
Voilà, voilà. C'était la note déprimante du jour, bonjour !
Vous pouvez reprendre une activité normale.
Ou poursuivre la réflexion en allant lire le très bon texte de Martine (hélas remanié par une journaliste qui aime le sensationnel) ici :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1269469-mari-artiste-dette-de-6-000-euros-apres-28-ans-a-travailler-je-suis-degoutee.html

dimanche 2 novembre 2014

Cthulhu is my first crush . . . #head-band #broche #coiffure


                                                             ... et dans Lovecraft, il y a "love", je dis ça, je dis rien.

Un jour, une amie m'a dit que j'étais "socialement tentaculaire", et c'était un compliment (si, si...).
J'ai toujours aimé Jules Verne, et 20000 lieux sous les mers a longtemps été un de mes romans favoris. D'ailleurs, l'univers Steampunk s'accorde à merveille avec les tentacules et tout le petit monde Jules Vernesque. Mon tout premier amigurumi, c'était un Cthulhu violet, puis un vert.

Bref, j'aime les poulpes, les pieuvres, en plus ce sont des bestioles hyper intelligentes, et je pense surtout que, dans une autre vie, j'ai du être une de ces bébêtes aux multiples bras, capables de faire 36 choses à la fois. Ou en tout cas j'aimerais encore avoir cette capacité parce que Trop d'envies pour une seule vie comme dit ma copine ZeC, elle aussi fan de tentacules.

C'est d'ailleurs pour elle que j'ai fait mon dernier head-band, mais je ne sais pas si elle en porte, c'est ballot...
Bref, hier, après avoir rangé mon atelier, une bonne partie du sous-sol et réorganisé mon coin à bidouille (si, si, tout ça en moins de 3h, je te jure, tout est bon pour ne pas faire de CRBO...), j'ai bidouillé un ruban-à-tête - traduction littérale de "head-band", c'est moche - spécial Cthulhu !


Donc, voilà un head-band, bidouillé avec une belle breloque argenté, de l'élastique, des rubans et de la chaînette.
Les head-bands, même si j'ai encore une fois fait couper mes cheveux (je crois qu'il faut que je m'y fasse, je n'aurais jamais les cheveux longs...), j'en mets quand même de temps en temps pour me faire une coiffure chic quand ma tignasse en pagaille a besoin d'être raccord avec la robe de soirée : le chignon-rouleau, également appelé "hair-roll" (parce que dès qu'on le dit en anglais, c'est plus classe tavu !). Bon, je n'ai pas de photo, là, mais mes coporthos présentes au congrès de Nantes témoigneront (ou pas).


 Or donc, un head-band, le dernier d'une longue série, parce que les head-bands sont très à la mode mais coûtent un p'tit peu la peau de l'arrière du genou pour ce que c'est. Parce que quand même, rappelons-le, un head-band, ça n'est rien d'autre qu'un long morceau d'élastique décoré. D'ailleurs, pour mes autres head-bands, je me contente d'un large morceau de bande élastique cousu en cercle auquel j'accroche une broche, ou dans lequel je glisse une chaînette à maille large, et ça va très bien comme ça !


Du coup, zou, j'en profite pour te montrer une broche réalisée avec une capsule de "what else ?" scrabouillée et décorée dont je ne suis pas peu fière...



Voili, voilou.
Donc, maintenant, y'a plus qu'à vérifier si ZeC porte des head-bands (ou si elle compte si mettre, du coup), sinon, je vais être o-bli-gée de le garder. Zut alors...