dimanche 24 janvier 2021

La communication, un besoin vital.


On est dimanche soir, nous sommes au mois de janvier, il fait moche et froid, nous sommes en période de pandémie mondiale où on oscille entre couvre-feu de plus en plus tôt, semi-confinement ou confinement strict, bref, c'est la lose ultime, où comme le dit Camille dans la saison 4 de "10 pour cent" : "j'ai l'impression de faire le GR20 en tongs".
Cette combinaison de blue monday et de blues du dimanche soir combiné au désastre sanitaire et économique m'incite à aborder un sujet joyeux et léger :
ON PEUT MOURIR DE NE PAS ÊTRE  EN RELATION AVEC AUTRUI.
Voilà, c'est gai et primesautier, en plus je vous ai spoilé la fin de la note, su-per. Merci Séco, hein. 

Mais revenons en arrière...
Voici une histoire vraie, celle d'une expérience menée il y a fort fort longtemps par un savant-fou un empereur mégalo un mécène des sciences (voire même les 3 à la fois), et qui en dit long sur l'importance de la communication et de la relation.
C'est une histoire que je raconte souvent à mes étudiant·e·s et aux participant·e·s de mes formations, pour souligner l'importance de la communication.
Elle prend un tout autre sens aujourd'hui que nous nous préoccupons (enfin...) de l'isolement de nos aîné·e·s, mais aussi de nos jeunes étudiant·e·s, de nos ami·e·s esseulé·e·s... 

 

Il y a fort longtemps, donc, Frédéric II, empereur du Saint-Empire au XIIIème siècle, cherchait à découvrir la langue maternelle originelle de l'humanité. Il pensait qu'il existait forcément une langue "naturelle" que l'humain, non soumis à l'expérience des langues existantes, développerait spontanément. Fredo lui-même parlait 6 langues, dont le latin, et n'était pas à son coup d'essai concernant les expériences menées sur les humains, d'où le doux surnom "d'antéchrist" dont l'affublait le pape de l'époque, Grégoire IX (qui l'a même excommunié. Deux fois. Ouep).

Il me semble que ce brillant esprit pensait que les petits enfants développeraient naturellement le latin, va comprendre pourquoi... Bref, pour tester cela, il décida de mettre en place une expérience de mise en situation afin de valider son hypothèse : il pris sous son aile 6 bébés nouveaux-nés (oui, à l'époque, c'était pas trop dur à trouver, et puis de toute façon la mortalité était telle que un de plus ou un de moins dans une famille...). Il installa ces bébés dans une nurserie, aux bons soins de nourrices qui devaient leur prodiguer tous les soins nécessaires à leur survie, mais sans jamais leur adresser la parole.
Jamais. Pas un mot. Rien. Walou. Nada. Makache. Que tchi banana.
Je te laisse imaginer ce qui se passa pour ces 6 chérubins : il se laissèrent mourir. Voilà.
«Pour Salimbene [un moine franciscain de l'époque], ils étaient condamnés d’avance car, comme il l’explique, les nouveau-nés ne peuvent pas vivre sans tendresse ni sourire, sans les encouragements et les voix des nourrices. Cette évidence, l’empereur Frédéric II, qui avait par ailleurs du génie, n’était visiblement pas assez humain pour l’accepter.» (de Alessandro Barbero dans Divin Moyen Âge. Histoire de Salimbene de Parme et autres destins édifiants aux Éditions Flammarion, 2014).
 
La langue n'est pas seulement un outil de communication, elle a aussi une valeur, une fonction d'échange qui va au delà de sa seule utilisation. Comment exprimer l'amour, la tendresse, l'affection et au delà de cela, la reconnaissance de l'autre comme être humain aimant et aimé, sans langage ? Et je parle là du langage sous toute ses formes, verbal et non-verbal, celui qui s'exprime par des mots, des intonations, des mélodies, des regards, des gestes...

Les nourrices, ne pouvant utiliser la langue qu'elles connaissaient (et n'étant pas embauchées pour s'attacher aux bambins, d'ailleurs), n'ont pas pu transmettre aux 6 bébés ce qui reste fondamental et vital pour tout être humain : le lien.
Et le lien, il se construit par la communication avec l'autre.
COMMUNIQUER, C'EST VITAL (CQFD).


 

Re-pense très fort à cette histoire quand on te parlera, au pif :
- des enfants avec autisme non-verbaux à qui on ne propose pas de moyen de communication adapté (la CAA c'est la vie, littéralement),
- des enfants avec un polyhandicap lourd qu'on oublie de considérer comme des partenaires de communication potentiels,
- des aîné·e·s isolé·e·s en EHPAD et sans autre visite que celle des soignants trop débordés et exténués pour pouvoir passer du temps avec eux (et je les plains tellement, eux aussi),
- des étudiants confinés qui n'ont plus de relation avec les autres qu'à travers un PC,
- de tous ceux, isolés, seuls, mis à l'écart qui se retranchent, petit à petit, dans leur intérieur jusqu'à ne plus réussir à en sortir...

Et c'est sur cette histoire profondément joyeuse et enthousiasmante que je retourne à mon blues du dimanche soir, hauts les cœurs !
♡♡♡♡♡
(ce monde manque décidément d'amour, c'est reparti pour les petits cœurs en folie partout, hop !)


dimanche 3 janvier 2021

Pour bien commencer l'année... Bidouillons mes zamis !


Youpi tralalou, l'année 2020 c'est fini!
Je ne suis pas forcément adepte des bilans de fin d'année (pas plus que des résolutions de nouvelle année d'ailleurs) mais quand même, on peut raisonnablement admettre que 2020 a été une bonne année bien bien pourrie. Raison de plus pour ne pas non plus trop s'emballer pour 2021 : y'a pas de raison qu'un changement de chiffre modifie totalement la situation, donc on va se souhaiter bon courage, bonne chance, et may the force be with you.  

Et histoire de commencer cette année toute neuve sous les meilleurs auspices, quoi de mieux qu'un bidouillage bien chaud pour nous occuper les mimines, nous réchauffer le cou quand il faudra reprendre le chemin du travail (demain... :'( ) et nous offrir la satisfaction d'une réalisation maison réussie ? Hein ? Hein ? Ben voilà, rien de mieux !
Évidement, ne pas oublier d'associer le bidouillage en question avec un feu de cheminée, un chat qui ronronne et une tasse de thé fumante, histoire d'y aller carrément à fond dans le cliché de la mémère qui tricote...
Sauf que là c'est pas du tricot, c'est du crochet ! AH AH ! Et le crochet, c'est trendy. Si.