samedi 15 octobre 2011

Bref, j'ai un tatouage dans le dos.

J'avais déjà un tatouage sur la cheville, et ça faisait un moment que j'attendais de me faire tatouer le dos. 6 ans, pour être exacte. 6 mois que j'ai choisi le motif et l'emplacement. 2 mois que j'ai trouvé le tatoueur. 2 heures que j'ai mon tatouage dans le dos. Woooowoooowoooooooo !
D'abord, c'était des étoiles (comme sur la cheville) et dans la nuque. Puis, une phrase sur l'épaule. Puis, j'ai pensé à une horloge, ou un truc approchant, sur l'omoplate. Et finalement, c'est :
Un mécanisme d'horlogerie tiré d'une page de l'encyclopédie de Diderot (la figure n° 45, c'est écrit dessus) avec 2 vers d'un poème d’Apollinaire, "le pont Mirabeau".
J'ai débarqué un jour pour voir Olivier, LE tatoueur, et lui parler de mon projet. J'étais venue avec tout un tas de photos de tatouages que j'aime bien, une reproduction de la page d'encyclopédie, le poème d’Apollinaire, mes idées et mes envies. Il m'a rappelé une semaine plus tard, on s'est revu une dizaine de jours après, il m'a montré ce à quoi il avait pensé pour inclure les vers dans le dessin, et wahou. Juste : wahou. Il a posé un carbone sur mon dos pour voir un peu ce que ça ferait en vrai, et j'ai passé le reste de la journée à me contorsionner devant le miroir de la salle de bains pour l'admirer encore et encore et encore et me dire : dans une semaine, j'aurais ça, en vrai, et en mieux, dans la peau.
"Dans une semaine", c'est aujourd'hui. Excitée comme une gamine qui attend Noël, j'ai littéralement couru jusqu'à l'échoppe. Bon, OK, c'est aussi parce que j'étais en retard, mais j'avais des ailes dans le dos, à défaut de tatouage. Et une petite boule dans le ventre aussi, quand même... Parce que bon, sur la cheville, j'avais quand même un peu douillé, et pourtant c'était un tout petit tatouage, mais quand ça passait en dessous de la malléole, ouille. Et là, ben... C'est dans le dos. C'est grand, le dos. Y'a des zones sensibles, d'autres moins... Bon, ben faut le savoir : au bout de 2 heures de pique-pique, TOUTES les zones du dos sont sensibles.
Bref : je m'installe, même pas peur (non, vraiment, à ce moment là, même pas peur !), assez calme même, malgré le grand chambardement intérieur et l'impatience de voir le tatouage dans mon dos. Bon, enfin, euh... Assez calme, tout est relatif, mais disons que calme, pour moi, c'est un peu comme normal pour les gens moins speed, disons que j'avais pas l'air trop azimutée. Pas encore !
Au début, tout va bien, il y a même des moments où ça chatouille, mais alors vraiment et où il a fallu qu'Olivier s'arrête 2 secondes pour que j'arrête de pouffer. Mais ça a pas duré longtemps. Déjà, quand il a fallu faire des traits épais... Petit cours : trait épais = aiguilles plus écartées. Donc, pour que l'encre se fixe bien, faut appuyer plus fort. Histoire que les deux aiguilles rentrent bien, bien dans la peau. Pas de doute, j'ai bien, bien senti la différence avec les traits fins où les aiguilles sont très serrées...
Y'a aussi la partie sur l'omoplate, là où il y a un os, et où, pareil, on sent bien, bien que ça pique. Là, ça ne chatouille plus vraiment. Plus du tout... Pareil pour le flanc, là où c'est bien tendre, miam miam. Et, manque de bol, mon tatouage comprend une grande zone bien sombre, paf, juste sur l'omoplate, et une petite zone assez couverte aussi (petite mais ça suffit !) sur le côté. Chouette alors !
Donc au fur et à mesure qu'Olivier me pique le dos, je fais moins ma maligne... En plus, j'ai froid. C'est nerveux ? Possible. Alex (qui s'occupe un peu de tout le reste : accueil, percings, caisse...) me prépare des thés à la menthe, ils sont brûlants, j'ai toujours froid. OK, donc c'est bien nerveux. Et puis j'ai mal au crâne aussi. Y'a pas, les os sont de bon conducteurs de vibration. J'ai l'impression d'avoir le moteur du machin qui pique quelque part au milieu de la tête. Sincèrement, la dernière demi-heure a été terrible. Objectivement la douleur n'était pas plus terrible qu'au début, sauf que là ça faisait déjà plus de 2 heures que j'y étais... Inspiration, expiration, je rêve où Alex rigole ? Il passe voir comment ça se passe, et il dit : "Ah, t'as oublié le 7 entre le 6 et le 8", et aussi : "T'as vérifié ? Y'a pas de faute ?". Je décrète intérieurement que ses blagues sont nulles, mais qu'il peut rester si il veut, j'ai justement envie de mordre quelqu'un. En attendant, je donne des coups de pied dans le sol, et mon bras droit a une vie autonome : il vibre, tremble, se contracte et tressaute. Allô, allô ! Séco appelle bras droit ! On se calme là dedans ! Le bras droit ne répond plus, j'abandonne, et, tiens, pensons aux cours de yoga et aux exercices de relaxation... Om... Mani... Padme... Hum... Ouille.
Allez, c'est presque fini. Presque. Une petite retouche là. Et là. Et ici aussi. A chaque fois, Olivier nettoie le dos, et j'y crois, que c'est fini ! Mais non, pas encore... Et puis enfin, il repose tout, nettoie encore une fois, et ça y est, cette fois-ci, c'est bon.
Je me lève, j'attrape le miroir rond (non, pas la main droite, elle tremble, n'importe quoi !) et je me place dos au grand miroir pour admirer.
...
J'écarquille grand les yeux, et je dois faire une drôle de tête, parce qu'Olivier me demande si ça va.
Tu parles que ça va !!!
C'est... Juste... Splendide.
Si j'avais pas si mal, je lui sauterais bien au coup, mais là, je suis un peu sciée et complètement ahurie.
MON tatouage, il est magnifique.
Heureuse je suis.
Bref, j'ai un tatouage dans le dos.
Mais pas de photo tout de suite, car là, en plus du noir et du gris, y'a aussi pas mal de rouge, c'est très mignon ce dégradé boursouflé... On va attendre que ça cicatrise, hein !

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