jeudi 18 décembre 2014

Il y a des jours, comme ça...

C'est bientôt l'hiver. Il ne fait même pas froid pour de vrai. Mais il pleut. A tout prendre, j'aurais préféré de la neige, tiens... Il y a des jours comme ça, même la météo participe à te mettre le moral à zéro.
C'est le matin, c'est la course, c'est devant l'école, quand je dépose les enfants, que je m’aperçois que j'ai oublié les chips à la crevette à la maison, et j'en ai besoin absolument pour ce matin. J'y retourne. C'est officiel, je suis en retard. Il y a des jours comme ça, quand la lose te choppe au réveil, elle ne te lâche pas de la journée.
J'arrive enfin au bureau. J'allume l'ordinateur, vérifie mon planning, prépare la première rééducation et... Et merde, j'ai oublié les chips à la crevette dans le coffre de la voiture. Je soupire. J'y retourne. Il y a des jours comme ça, je maudis ma tête de linotte incapable de faire le tri et de s'organiser en période de stress.
Bon, ça y est, tout est prêt. Je n'ai que 10 minutes de retard... Inspiration, expiration, IRRRRWIGOOO !

Monet, fumées dans le brouillard, 1899-1901
Matéo a bientôt 2 ans, dont 23 mois de gastrotomie. Une gastrotomie, c'est quand on te fait passer un tuyau directement dans l'estomac par un petit trou dans le bidou, pour t'alimenter quand tu ne peux pas manger "per os" (Ça, ça veut dire "par la bouche". L'orthophonie, un monde si poétique...). Matéo a aussi eu la langue cousue à la gencive inférieure (et oui, je t'ai vu grimacer derrière ton écran) parce que sinon il s'étouffait avec sa langue.
Matéo a ce qu'on appelle une séquence de Pierre Robin, et c'est pour ça que je m'occupe de lui depuis un peu plus d'un an. Toutes les semaines, il vient avec l'un de ses parents ou les deux, et on joue, on fait des massages, des grimaces, des drôles de bruits pour muscler sa langue, ses lèvres, ses joues, pour qu'un jour, enfin, on puisse découdre sa langue et puis après, on y croit, enlever la sonde.
Le "découturage" de la langue, c'était il y a 2 mois. Grande victoire. Depuis, il claque très bien la langue, fait des grimaces magnifiques et dit "papa" et "maman".
C'est pour lui, les chips à la crevette : c'est salé, ça croustille et ça fond, c'est pas épicé, bref, c'est parfait pour un p'tit Matéo qui apprend à manger.
Aujourd'hui, en séance, Matéo a mangé deux chips à la crevette.
Deux.
Chips.
A la crevette.
Il les a MANGÉES.
Il a pris la chips dans sa main, l'a portée à sa bouche, en a croqué un bout, l'a mâchonné un moment en l'écrasant entre sa langue et son palais, et puis il l'a avalé. Et il en a repris une autre bouchée, et une autre, et une autre...

Eugène Boudin, Ciel, Pastels
Mégane a 4 ans et demi, et l'âge d'être en moyenne section de maternelle. Mais Mégane ne va pas à l'école, parce qu'avec son syndrome épileptique et son retard des apprentissages, elle n'est pas prête. Mégane est suivi depuis ses premières convulsions, et ça fait un moment. Je suis sa troisième ou quatrième orthophoniste... On a d'abord travaillé avec des objets du quotidien, des photos, des images, puis on a mis en place le MAKATON, et puis petit à petit on s'est mis à jouer à la poupée, à faire de la peinture à doigt, à chanter des chansons et à se raconter des histoires.
Aujourd'hui, j'ai fait un bilan d'évolution. Un vrai bilan de langage oral, cette fois-ci, parce qu'aujourd'hui, c'est possible. De vrais tests langagiers, niveau PSM. Et puis finalement, j'ai pris la cotation MSM, parce que ses résultats étaient bons. Vraiment bons. Ce bilan d'évolution m'a permis d'objectiver ce que je pressentais depuis un petit moment déjà : Mégane va bien, Mégane parle, Mégane a quasiment rattrapé son retard langagier.
Dans la salle d'attente, en attendant ses parents, Mégane m'a raconté le menu de ses vacances à venir (elle ira voir papy et mamie), sa liste au père noël (des livres et une poupée), la mésaventure d'un de ses frères au parc (il a éternué dans le sable et s'en est mis dans les yeux). Elle m'a aussi demandé si moi j'avais des vacances ou pas, et si j'avais fait une liste au papa noël... Bref, nous avons papoté, Mégane et moi.
Oui, voilà. Nous avons papoté. Dans la salle d'attente, j'ai eu une vraie discussion avec Mégane, 4 ans et demi, pas encore scolarisée, mais ça ne saurait tarder...

Vincent Van Gogh, Champ de blé avec cyprès, 1889

J'ai éteint l'ordinateur, rangé les dossiers dans l'armoire, l'agenda dans mon sac, et j'ai enfilé mon manteau. Je n'ai pas pris d'écharpe aujourd'hui. Pas la peine. Il ne fait même pas froid.  Pourtant nous sommes le 18 décembre, mais il fait doux. La pluie s'est arrêtée de tomber, la ville est belle, comme lavée, pimpante dans l'éclairage festif des décorations de Noël. Et puis dans 3 jours, c'est le solstice d'hiver et les jours vont à nouveau s'allonger. Il y a des jours, comme ça, où je me dis que le cycle de la nature et le mouvement des planètes qu'on ressent dans notre quotidien, c'est presque magique.
Je monte dans la voiture, mon cours de danse est dans une bonne demi-heure, je n'ai pas envie de courir faire des courses. Je n'ai pas envie non plus d'attendre dans le couloir le début du cours. Je passe devant un café dont le nom et la déco me plaisent. Je m'arrête. Il n'y a personne. J'entre, je commande un thé, et Ô joie, il y a plein de parfums au choix. Il y a des jours comme ça, où je pratique la méditation douce par le parfum du thé bien chaud dans cette grande tasse entre mes mains.

Il y a des jours, comme ça, qui commencent mal, mais que la vie rattrape, parce que c'est beau, un enfant qui grandit, qui apprend, qui progresse.
Encore plus quand c'était pas gagné au départ.
Il y a des jours comme ça... Des jours où j'aime vraiment mon métier.


Derrière les nuages, le soleil brille toujours.

Et spéciale dédicace aux Orthos-VDM, qui me portent et m'aident
 à deviner le soleil derrière les nuages des jours trop gris... <3

jeudi 11 décembre 2014

Pochette-accordéon-double-face : le TUTO ! Ta ta ta taaaaaah !

Je l'avais promis, je le fais !
De toute façon, ce soir, c'est ça ou je tape des CRBOs, donc...
Donc allons-y : tuto de la pochette accordéon, réalisée ICI avec la Knittax, mais qui peut se décliner en couture avec du tissu, de la toile cirée, des morceaux de (jolis !) sacs de course...
Youplaboum, c'est parti !

Le principe est simple : un grand rectangle plié en accordéon avec deux rabats. Ici, c'est pour le format portefeuille, à toi de voir ce qui te convient le mieux ! Trace la forme de ta pochette dépliée sur un papier (ici, du kraft, mais si t'es perfectionniste, tu peux le faire sur du papier-à-patron !), et découpe la. 

Choisi deux tissus qui te plaisent, ou deux fois le même si tu veux, c'est toi qui vois.
Il en faut deux car la pochette se plie en accordéon et donc le recto ET le verso sont visibles...
Place les tissus endroit contre endroit.

Pose ton gabarit sur les deux tissus, moi j'y vais carrément à la bourrin : je scotche, même pas peur ! Et ça marche très bien. Épingle bien les deux tissus ensemble, pour que lors de la découpe les deux tissus soient coupés de manière exactement identique.
Hop, on coup, en laissant 5mm de marge autour du patron,
ce sont les fameuses "marges de couture"...
Attention, épisode technique ! C'est LE moment délicat... (Pour dire comme c'est dur, tiens...)
Si tu décides de faire des attaches avec des boutons, tu peux t'amuser à faire des boutonnières,
mais moi, je sais pas faire. Tu peux aussi choisir de fermer ta double-pochette
avec du velcro, des boutons pression... Comme tu veux.
Moi, je ferme avec des élastiques qui s'enroulent autour des boutons que je couds par la suite :
du coup, il faut plier le petit morceau d'élastique en deux et le glisser boucle à l'intérieur
entre les deux tissus, en laissant dépasser les extrémités. Si tu veux fermer avec une
lanière qu'on enroule, c'est pareil : tu la glisses entre les deux épaisseurs avant de coudre.
Et zouuuuuuuu on dégaine la machine à coudre !
Au point droit à 5mm du bord, on coud tout le long, en laissant une ouverture
de quelques centimètres pour pouvoir retourner les tissus sur l'endroit ensuite.
Tu retournes donc les tissus sur l'endroit, en faisant attention à bien faire ressortir les coins, et tu passes un coup de fer pour bien aplatir les coutures. Hop, c'est reparti pour la machine à coudre : toujours au point droit, on coud à nouveau tout le long, à quelques millimètres du bord des tissus. Ça va fermer l'ouverture laissée, et donner plus de tenue à la pochette.
Walaaaa ! Maintenant, tu plies ta pochette en accordéon sur 3
épaisseurs, en laissant dépasser les rabats.
Si, si, regarde la photo juste là, c'est très clair ! ... Non ?
C'est là qu'on re-bourrine. Au point zig-zag large, on va coudre les 3 doubles-épaisseurs ensemble (oui, ça fait 6 épaisseur, le Moltonel peut aller se rhabiller !). Bon, là, j'avais la méga-flemme mais le mieux c'est quand même de le faire dans une couleur assortie. Encore plus mieux : tu peux recouvrir cette splendide couture un peu roots par un joli biais. Oui, tu peux. Moi, non. Mon hyper-pilosité palmaire m'en empêche.
C'est presque fini ! Tu couds tes deux boutons (en ne prenant que le tissu du dessus pour que ça ne se voit pas à l'intérieur) et YOUHOUUUUU ! Tu as ta pochette-accordéon-double-face à toi, que tu peux te la péter grave en sortant nonchalamment : "Ma pochette ? Oh, une bricole que j'ai faite un soir avec des chutes..." > YOU WIN !
Pour la pochette présentée ici, je remercie très beaucoup ma Mamantoune qui m'a offert de superbes chutes de tissu carrément trop chouettes !
Les boutons ? Achetés dans une ressourcerie, genre 1€ le lot de 10 boutons dépareillés, j'aime bien !
Du coup, pour le prix de revient de la pochette, c'est très limité : le fil (terrible), l'élastique (au moins, pfiou, 6 cm !) et le temps consacré à la couture (au moins, pfiou, 15 minutes !), mais ça, t'es pas obligée de le dire quand tu fais ta star avec ta belle pochette que "c'est moi qui l'ai faiiiiite" !

Voilà, voilà...
Cette pochette se décline à l'infini, selon la matière, la taille, les finitions... Portefeuille, pochette à bijoux, à carnets, à trésors, toute seule ou en troupeau de différentes tailles, en pochette pour tablette ou ordinateur (tablette d'un côté, petit cahier de l'autre, et une bride élastique pour glisser le stylet/le stylo > *ding* idée !!!), nécessaire à écriture... Tout est possible !
Bon, pis si tu te fais une belle pochette accordéon, tu me montres une photo s'te please, d'accord ? Alleeeeeeez !

mercredi 10 décembre 2014

New year is coming !

Et qui dit nouvelle année, dit nouvel agenda !

Fut un temps où, hyper organisée, je trimbalais toute ma life dans un Filofax que je m'étais offert avec mon premier salaire d'orthophoniste en SESSAD. Un très beau Filofax, en cuir rouge, avec des onglets, des pochettes, des intercalaires et des tas de jolies feuilles de toutes les couleurs... C'est génial ça : tu peux TOUT ranger dedans ! Ton agenda, ta compta, tes cartes de visites, ton carnet d'adresse, tes listes d'attente / de bilan / de patients... Comme ça tu as toutes les infos dont tu as besoin au même endroit !
Et donc, quand tu perds ton Filofax, tu perds toutes les infos dont tu as besoin aussi ! N'est-ce pas merveilleux ? Hein ? ... Ça sent le vécu, non ? Presque. J'ai effectivement perdu mon Filofax, puis je l'ai retrouvé, trois heures plus tard. Trois heures d'angoisse, de sueurs froides, de cris primaux et d'arrachage de cheveux. La conclusion de cet épisode classé en septième position des évènements les plus stressants de ma vie, c'est que les Filofax, PLUS JAMAIS !!!

Depuis, je suis chaque année à la recherche de l'agenda idéal. C'est pas si facile. Il faut qu'il soit suffisamment grand pour y noter tous mes rendez-vous, mais pas trop sinon ça prend trop de place. Il me faut un semainier avec une semaine par page, une colonne par jour, qui commence à 7h30 pour finir vers 21h (sinon tout ne rentre pas), avec un espace pour les notes diverses et variées chaque semaine - les coups de fil à passer, les CRBO à taper...-, et en plus, j'y tiens, il faut que le papier soit de bonne qualité et qu'il ne laisse pas passer l'encre de mon stylo plume de l'autre côté de la feuille.
Et bien je t'assure que c'est pas gagné !

L'année dernière, fin 2013, la secrétaire de direction du CAMSP a récupéré un lot d'agendas de la banque (que je ne nommerai pas, non, non, non). Elle m'en a filé un, et là, RÉVÉLATION ! C'est ex-ac-te-ment l'agenda qu'il me fallait ! Tous les critères cités dans le paragraphe précédent étaient présents. Seule ombre au tableau : la couverture qui porte le nom de la banque. Hm...
Pas grave, une couverture, ça se cache !

Pour 2014, j'ai recouvert l'agenda d'une page de vieux magazine de couture déniché en ressourcerie. Bien pliée, fixée au scotch ultra-fort, recouverte de film adhésif transparent, cette jolie page rétro a tenu facile toute l'année, la preuve en image :


A gauche, donc, l'agenda 2014, qui, comme tu peux le constater, tiens encore bien la route malgré l'année subie...
A droite, l'agenda 2015 : je n'avais pas encore eu le temps de le recouvrir correctement, je me suis donc contentée dans un premier temps de l'emballer dans une grande feuille de papier (une sous-chemise), et d'y écrire "2015" au bic noir, histoire de...

Et puis ce soir, j'ai sorti Gertrude. Pas pour mon agenda, non, mais pour faire une cape-poncho comme ici. C'est mon deuxième essai, le premier était complètement foiré. Le second est déjà un peu mieux, mais bouarf, c'est pas non plus top-moumoute... Je ne dois pas avoir le bon tissu, ça ne rend pas pareil. Bref, c'est pas le sujet du soir-bonsoir. Revenons à nos agendas. Enfin, aux miens.
Frustrée par le résultat somme toute assez médiocre de mon épisode couturesque de la soirée, je me dis que non, vraiment, je ne peux pas rester là dessus, ce serait trop bête. C'est un coup à en vouloir à Gertrude et à lui faire la tête pendant plusieurs semaines, ce qui serait quand même très très bête à l'approche de Noël et des appels à l'aide des lutins débordés. Donc, j'ai attrapé une chute de tissu bien épais que j'avais gardé pour un jour (et là, victoire, j'ai la preuve irréfutable que j'ai raison de garder tous ces morceaux de tissu, ces chutes des rubans, ces restes de pelotes : ah ah ah, Pacsman va être obligé d'admettre que SI, c'est utile, et que NON, ça ne prend pas de la place pour rien dans mon atelier !) et hop, en cinq minutes chrono, j'ai cousu cette pochette pour mon agenda :


Je ne sais pas trop comment l'appeler en fait... C'est pas vraiment une pochette, c'est plutôt un protège-cahier pour agenda, donc un protège-agenda ? Sauf qu'en vrai, il n'a aucunement vocation à protéger mon agenda, mais plutôt à le cacher...
(question existentielle du soir... oO)

J'ai même cousu une bande élastique pour maintenir l'agenda bien fermé, parce que je me connais, je vais caser des tas de papiers dedans et après il va déborder de partout...


Et puis en plus, ça fait deux larges rabats qui me permettent de coincer des documents sans crainte de les voir glisser et tomber par terre : 

(Oh, tiens, une photo des monstroplantes !)
Voilà, voilà... Bon, ben j'ai pas perdu ma soirée, moi ! Finalement, je suis contente d'avoir ressorti Gertrude ! 
Demain, si tu veux, je reposte (soyons fou), et je mets en ligne un tuto pour faire une belle pochette en couture. Parce que oui, en ce moment, entre Gertrude et la Knittax, c'est un peu la folie des bidouillages à donf', vois-tu.
Demain, donc. Si t'es sage. Et si je ne rentre pas trop tard.
En attendant, des bises avec du love dedans !