vendredi 28 juin 2013

[#crochet & #cadeaux] rencontres orthopholies : ce n'est qu'un au-revoir mes consoeurs !

Et bien voilà.
Le grand cycle des dernières fois vient de commencer : dernier stage de calligraphie, dernier cours de danse, dernier "pestak"... Et hier, dernière réunion orthopholie.
En vrai ça ne s'appelle pas comme ça. Mais ça leur va bien.
C'est une rencontre entre orthoph', toujours les mêmes, des chouettes professionnelles et des belles personnes. On amène à manger, on papote (un peu, pas trop, parce que sinon avec le potentiel  de bavardage des orthos on ne s'en sort plus !), on se prête du matos, et on bosse. Si, si. Études de cas, retours de formation, questions à débattre... Il y a de quoi faire.
Des échanges, des regards différents, des rencontres, des coups de boost, des idées épatantes : un grand melting'pot de plein de trucs qui fait que quand j'en reviens, de ces réunions, je me sens plus forte, plus sûre de moi, plus soutenue aussi dans mes démarches rééducatives, avec tout le poids de ces zortophs zépatantes qui me pousse à avancer.
Hier, c'était la dernière.
On n'a pas bossé. Nous nous sommes juste retrouvées pour la dernière fois (pour moi !), nous avons papoté, bu du champagne (y'avait de bonnes raisons), mangé un repas délicieux, pris des provisions de sourires.
Je suis très fière de moi : je n'ai pas pleuré ce coup-ci.
...
Enfin pas pendant ce temps de rencontre et de partage entre orthophs. Hey, c'est déjà ça !
Et pour ne pas se quitter sans petit cadeau : 
 
orthophonie, cadeau, crochet, rencontres
Des Teeny Tiny Heart cousus sur de la feutrine,
des gardenias,
de jolis stylos-qui-z'écrivent-trop-bien. 
 
orthophonie, cadeau, crochet, rencontres

Hey, les filles ?
...
Je vous zaime ! Et z'allez me manquer !
(et comptez sur moi pour vous donner des news, la distance n'attends point le nombre de décibels !)

mardi 25 juin 2013

[#couture] Des (presques) danseuses en tutu maison !

Je suis le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles, et l’œil sur la montre, je me rends compte que j'ai trouze-mille choses à poster ici.
Alors faisons simple et efficace : des photos, des commentaires et zou !


Aujourd'hui, parlons chiffons.
Et danse.
Le point commun, c'est le tutu : quand on parle danse, on parle tutu, c'est obligé. Surtout quand tu as 4 ou 5 ans et que tu es en période princesse/fée/rose/Hello-Kitty.
Ce qui est justement le cas de ma Cahouète et de la Mini-Moi de ma Zamie de danse, que nous appellerons Mini-Zamie pour plus de simplicité.

Ma Cahouète pour le carnaval (oui, ça date, lapin blanc, tout ça...) m'a demandé un costume de "fée-danseuse-princesse-papillon" violet. Okay...
Donc : un tutu avec des ailes assorties en tulle, une tunique décorée, et zou.
Comme finalement c'est long mais pas compliqué à faire, et que Mini-Zamie voulait un tutu aussi, hop, bis répétita mais en rouge et noir
("mes luttes mes faiblesses, je les connais, j'voudrais tellement qu'elles s'arrêtent" ahem, désolée)
 
Hop :
Le tuto est ici et aussi


Et le résultat :


tutu cahouète.jpg
Miss Cahouète est une fée, ou un papillon, ou une danseuse... Mais pourquoi choisir ?
tutu mini-zamie.jpg
Le tutu de Mini-Zamie, portée ici par sa mère qui n'as pas osé lui piquer pour le "pestak", alors que les couleurs ça allait trop bien avec nos costumes !

Voilà.
Demain, le lapin blanc, s'il a le temps, te parlera de bijoux, de danse et de fiesta.
Et aussi, le lapin blanc va essayer de te tenir informé-e des news postées ici : les projets TTT et ce qui se passe chez Tauban.
Demain...

lundi 24 juin 2013

Cadeau(x) etc.

CADEAU [kado] n.m. - Objet que l'on offre à qqn > 1. don, 2. présent.    (petit Robert)

CADEAU - nom masculin (ancien provençal capdel, capitaine, du latin capitellum, petite tête) - Chose qu'on offre à quelqu'un pour lui faire plaisir, en particulier à l'occasion d'une fête ou d'un événement heureux ; présent : Un cadeau de nouvel an.     (Larousse)

CADEAU : Un cadeau ou un présent est le transfert d’argent ou de marchandises sans exiger quelque chose en retour (ou au moins pas immédiatement), par extension c’est quelque chose qui rend autrui heureux ou moins triste, une faveur, un acte de bonté et de pardon.     (fr.wikipedia.org/wiki/Cadeau)

CADEAU [kadal / kado] n.m. - Chose bidouillée, chinée ou achetée avec amour que l'on offre à quelqu'un pour lui dire sans mot qu'on tient beaucoup à lui/elle. Phrases associées : "Oh mais c'est rien et ça me fait plaisir" (quand on offre) ou "Ah mais non mais fallait pas ! Je suis toute gênée !" (quand on reçoit).     (Dico perso de Séco)

cadeau, zamis

Samedi midi, dans ma boîte aux lettres, il y avait une enveloppe de Madame Ratonne avec des petits présents surprises trop chouettes. Un pour la nouvelle maison, un pour le nouveau boulot, et un petit mot pour le plaisir tout de suite.
Samedi après-midi, avant de monter sur scène, il y a eu un cadeau chiné par mon namie danseuse, avec tout plein de petits clins d’œil dedans et des marques d'attention qui m'ont touchées, vraiment, beaucoup.
Samedi soir, après la présentation de travaux, il y a eu distribution de cadeaux à nos professeurs, à notre percussionniste et... à moi. Parce qu'elles sont comme ça, les zamies danseuses : des fofolles généreuses et souriantes. J'en ai versé des larmes d'émotion, parce que voilà, trop de bonheur, ça déborde. Des cadeaux tellement jolis, tellement pile-poil pour moi que ça m'a touché autant que le fait qu'elles aient pensé à moi. 
 
cadeau, zamis

Un cadeau qui fait mouche, c'est plus qu'un cadeau. C'est une preuve d'amour.
Et je vais te dire, j'ai une chance incroyable, parce que de l'amour, j'en reçois. Plein. 
 
Des cadeaux, j'en fais beaucoup. Et quand je dis "faire", c'est vraiment ça : généralement, je bidouille. Tricot, fil-de-fer, crochet, couture, peinture... Mes plus beaux cadeaux sont ceux-là. Tout le temps que j'y passe, je pense à la personne à qui je compte l'offrir. Parce que oui, toutes mes réalisations sont toujours faites en pensant à la personne à qui elles sont destinées. Si, si.
Il est assez rare que je fasse un bidouillage et que ensuite je me dise "oh, tiens, ça se serait bien pour untel !", même si ça arrive. Et puis il y a les changements de dernière minute : les bidouilles prévues pour machin et qui finalement me font plutôt penser à trucmuche. Bon, j'offre à trucmuche et j'adapte pour que ça corresponde mieux à machin. Et puis aussi, les zamis qui flashent sur un bidouillage et à qui je l'offre parce que bon, voilà, ça me fait plaisir, et puis je m'en referai un autre (ou pas).


Bref, un cadeau, ça me fait pif paf pouf dans mon p'tit coeur sensible.
Parce que quand on me dit qu'on m'aime, ça me rend toute chose.
Et un cadeau, ça ne veut rien dire d'autre que ça, finalement.
Et non, ça n'est pas qu'une "convention sociale non optionnelle", parce que ces cadeaux-là, ils ne touchent pas autant.
Tralalou. 
  
Donc, voilà. Tout ça pour dire que... Ben... Merci. Vraiment.
Y'a des week-ends, comme ça... Saleté de conjonctivite, hein ?

dimanche 23 juin 2013

[la suite à suivre !] Les Foulées de la Rue 2013 : DONE !

Je suis le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles, et l’œil sur la montre, je me rends compte que j'ai trouze-mille choses à poster ici.
Comme, par exemple, des news de mon aventure "cours 10 km et crache tes poumons" : Les foulées de la rue 2013 !
Alors faisons simple et efficace : des photos, des brèves et zou !


- Moi je vise 55 minutes.
- Pas mal ! moi 57 ! Et toi Séco ?
- ... 10 km.
(Pacsman a fait ses 10000m en 45', moi je suis admirative)


course à pieds, foulées de la rue, motivation
Ce qui ne te tue pas te rend plus fort.
Le ridicule ne tue pas.
> Le ridicule rend plus fort !
(ceci explique cela...) #poke Ludovic !

Échange de SMS :
- J'ai couru avec Vador et sa clique armée de sabres lasers, ils m'ont enrôlée à cause de ma cape, j'ai résisté pour ne pas rejoindre le côté obscur de la force !
(et je les ai largués au 8ème km : la force, c'est plus ce que c'était...)
- Tu m'étonnes ! Les mecs du côté obscur ont tous des problèmes respiratoires y paraît :)

course à pieds, foulées de la rue, motivation
Quand tu cours avec les copines, c'est plus facile !
<3 No-Made ! <3
(oui, je mets des p'tits cœurs si j'veux)

Résumé du résumé du résumé :
- 20h départ sur la musique de Rocky et sous les encouragements des spectateurs massés sur les trottoirs : y'a pas, ça file la patate...
- 20h05 : ça y est, j'ai perdu Steph et Lydia, parties loin devant déjà. Allez les filles !!!
- 20h12 : enrôlée par le côté obscur de la force. Quand tu cours au rythme de la marche impériale à côté de princesse Léïa, t'es reboostée.
- 20h18 : sur le bord de la route, mon Bibou, ma Cahouète et nos zamis avec pancartes et banderoles. J'ai des ailes.
- 20h23 : mes ailes se déplument ; tout le monde se pousse sur la droite pour laisser passer le preums', qui attaque son dernier kilomètre quand nous bouclons le 4ème. Mais... Mais... Je marche ou quoi, là ?
- 20h30 : fin du premier tour, je suis dans les temps ! Allez hop, on y retourne !
- 20h40 : point de côté. Ouille. J'arrête de regarder ma montre.
- 20h?? : on déboule avec Véro sur la place de la cathédrale, y'a "YMCA" à donf. On danse ? ... Évidemment ! Et on chante en courant, aussi !
- 20h?? : dernière ligne droite dans la rue Gambetta, mes bibous sont tout sourire sur le trottoir, leur papa a du finir depuis un petit moment, moi j'aimerais bien accélérer pour la gloire mais je crois que mes jambes ne sont pas d'accord. Allo mon corps ? Séco à pieds, Séco à pieds, vous me recevez ? Négatif. Bon. On va faire du mode automatique finalement.
- 21h01 : au détour d'un virage, là, à 300m, la ligne d'arrivée. Aaaaahhhh !!! J'accélère, je passe, je m'arrête aussi sec complètement naze, et je jette un œil sur le chrono : 62 minutes.
Not bad !

course à pieds,foulées de la rue,motivationcourse à pieds,foulées de la rue,motivation













Mes supporters chéris ! Il y en a deux qui ne sont pas à moi, sauras-tu les retrouver ? Ils vont bien ensemble, quand même, non ?

vendredi 21 juin 2013

[#bidouillage #couture] pochette à plumes > troc !

Je suis le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles, et l’œil sur la montre, je me rends compte que j'ai trouze-mille choses à poster ici.
Alors faisons simple et efficace : des photos, des commentaires et zou !

Mes bidouillages, je les offre, ou je fais du troc. Et là, j'avais une commande : une pochette à plumes de calligraphie. En échange : un petit sac violet. OK, c'est parti !
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Le modèle : ici.

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1 - choisir les tissus
(merci mantoune pour la toile cirée funky et les tissus qui traînaient dans le coffre !)

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2 - tissus découpés et repassés (sauf la toile cirée, bien sûr...)

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3 - Couture ! VVVVVVRRRRRRRMMMMMM !!!

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4 - soigner les détails : un ourlet de tulle, une étiquette "Séco"...

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5 - ... des perles assorties sur le ruban.

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6 - TADAAAAH !

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7 - oui, le tissu à oiseaux est là, au dos.

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8 - re-TADAAAAH avec la pochette fermée. Et voilà ! 
 
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Et le sac en échange : tout violet, comme j'aime, fait en fermetures éclair, avec tout un luxe de détails charmants, j'adore !
Problème : Cahouète et Virgile aussi... Hm, va falloir mettre les choses au point.
C'est MON sac !

Voilà.
Demain, le lapin blanc, s'il a le temps, te parlera de bijoux, de fiesta et de danseuses en tutus.
Et aussi, le lapin blanc va essayer de te tenir informé-e des news postées ici : les foulées de la rue, les projets TTT, et ce qui se passe chez Tauban.
Demain...

jeudi 20 juin 2013

[#VisMaVied'Ortho] Séquence émotion... S comme Sophie.

Appelons là Sophie.
Elle a 20 ans, un sourire à la fois timide et éclatant, des yeux qui regardent toujours par terre mais qui, parfois, se fichent droit dans les tiens avec un air de défi, des ongles rongés et des doigts qui se tordent sans cesse sous le bureau.
Sophie est venue me voir aujourd'hui. Comme ça. Une occasion de revoir son orthophoniste d'il y a longtemps, elle a sauté sur l'occasion. Et moi, quand j'ai ouvert pour mon petit patient de 15h et que je l'ai trouvée sur le pas de la porte, j'ai eu un gros boum dans la tête, le cœur, le ventre. L'envie très forte de la serrer dans mes bras. Elle a eu son regard étrange habituel, un demi sourire, le rose aux joues. Nous sommes restées quelques instants comme ça, l'air un peu  bête, et puis elle est entrée.
Elle s'est installée dans la cuisine de mon bureau, en face d'une consœur orthophoniste qui passait là elle aussi, j'ai fait chauffer du thé, on a papoté.
Sophie, la première fois que je l'ai vue, je m'en souviens encore. C'était mon tout premier bilan. Ça marque. Et puis Sophie, elle marque aussi... Parce qu'elle est marquée, au fer rouge des enfants-qui-n'ont-pas-de-bol-dans-la-vie, baladée de foyers en familles d'accueil depuis qu'elle avait été retirée de sa famille maltraitante. Et c'est pas peu dire qu'elle était maltraitante, cette famille qui n'en était pas une... Sophie à 6 ans n'était jamais allée à l'école. Elle dormait dans l'écurie, avec les chevaux. Hélas, elle n'y dormait pas seule : son père, son grand-père venaient souvent la voir pendant la nuit. Je ne te fais pas de dessin... Elle avait 6 ans. 6 ans, putain de bordel de merde. Je ne vois pas comment ne pas être grossière, ne pas avoir envie de hurler, de casser quelque chose. Encore aujourd'hui j'ai le cœur qui accélère et les poings qui se ferment tout seuls quand j'y pense.
Sophie s'est retrouvée en foyer d'accueil d'urgence, puis en famille d'accueil, elle ne parlait presque pas, et si mal, alors son éducatrice référente me l'a amenée en bilan. Parce que "bon, vous comprenez, faut qu'elle parle, sinon elle ne pourra pas témoigner au procès". Tu parles d'un bel objectif de rééducation...
Pendant l'entretien, Sophie dessinait, tranquille dans son coin, sans dire un mot. Et puis elle m'a montré son dessin. Un énorme pénis rouge entouré de gribouillis. J'ai bafouillé le seul truc qui me permettait de faire diversion : "Euh, pourquoi tu n'as utilisé que du rouge ?" "Parce que ça saigne" m'a-t-elle répondu avec son petit filet de voix de rien du tout.
Quand elle est sortie de mon bureau ce jour là, la main dans celle de son éduc', j'ai vomi.
Et elle est là, ma Sophie. J'ose le possessif, parce que Sophie, c'est Sophie, c'est comme ça. On m'a reproché d'être trop attachée à elle, de déborder de mon rôle d'orthophoniste. Je ne le nie pas, je l'assume, et avec le recul, j'en suis fière. Lui refuser cette affection qu'elle réclamait si fort, ça aurait été cruel. Et comment faire autrement quand une gamine de 8 ans alors te dit "y'a que toi qui t'en fous pas" et te demande de l'aider ? Alors oui, je lui ai écrit des cartes postales de vacances, je l'ai appelée pour son anniversaire, je l'ai accompagnée au tribunal. Et tant pis si ça n'était pas professionnel. C'était humain.
Bref, ma Sophie est là, assise dans mon bureau. Elle me raconte sa vie d'aujourd'hui, sa famille d'accueil, son attente pour rentrer en CAT, son petit copain aussi... Je suis épatée, ébahie, heureuse de voir ce petit bout de femme debout, si forte, si pleine de vie, qui se construit malgré tout ce qu'elle a vécu et subit.
Elle parle avec des phrases courtes, ponctuées d'onomatopées et de mimiques qui transforment tout son visage, elle est d'une expressivité touchante alors qu'elle dit si peu de mots. Elle dit "truc", "machin" et "chais-pas-quoi" à tout bout de champ, mais l'essentiel est dit.
Mon téléphone sonne. Je les abandonne, ma Sophie et ma consœur, et je vais répondre en vitesse. Je raccroche et je les entends :
- Ça fait longtemps que tu connais Séco ?
- Chais pas. J'étais p'tite. Mais en vrai ça fait toute ma vie.
- Elle compte pour toi, dis donc.
- ... Plus que ma famille.
Paf. Larmes aux yeux. Je respire un grand coup avant de les rejoindre.
Pendant des années, Sophie est venue me voir. Une fois par semaine, deux fois, parfois une fois tous les 15 jours, et puis des pauses, des reprises... Un long fil tendu entre elle et moi, un peu élimé par endroit, épais comme une corde à d'autres. Jamais vraiment coupé. Elle a changé de famille d'accueil, plusieurs fois. Elle a changé d'établissement scolaire aussi. Jamais d'orthophoniste. Alors oui, ça compte, pour moi aussi.
Elle me dit qu'elle va bientôt revoir ses frères et sœurs. "Je suis prête maintenant. C'est moi j'ai demandé. Y z'ont dit ok." Pas un mot sur ses parents. Sa mère ? Disparue, plus aucune trace depuis longtemps. Son père ? En prison, et pour longtemps. Ma Sophie est un électron libre, elle gravite comme elle peut autour de noyaux qui ne l'intègrent jamais vraiment.
Elle fait sa vie, son bout de chemin, elle choisit ses attaches et distribue ses sourires avec parcimonie.
J'en ai cueilli quelques uns cet après-midi, des fleurs plus précieuses qu'une orchidée rare à mes yeux.
Elle m'a donné son adresse. M'a fait jurer de lui écrire. M'a promis qu'elle répondrait. Et ça, pour une Sophie comme celle-là, c'est pas rien, crois-moi.
Sophie est repartie. Avant de passer la porte, elle s'est retournée vers moi, et je l'ai serrée dans mes bras. Très fort. Nous avions toutes les deux les yeux un peu plus brillants que d'habitude.

Oui, je sais, c'est pas professionnel.
Tu sais quoi ? Je m'en moque.
Sophie va bien. Tout le reste, c'est du flan.
J'aime mon métier. J'aime vraiment mon métier.

mercredi 19 juin 2013

Matériel orthophonique : à vos imprimantes mes zamis ! [#orthophonie #partage]

En orthophonie, on bidouille beaucoup : on crée notre matériel (ce qui ne nous empêche pas de nous ruiner en boîte de jeux de toute sorte), on cherche le bon mot au bon moment, on chante des chansons dont on a inventé les paroles, on dessine... Qu'est-ce qu'on se marre ! C'est pas pour rien s'il y a une épreuve de créativité au concours d'admission à l'école d'orthophonie d'Amiens, d'ailleurs...
Bref, tout ça pour dire que du matériel maison, ça n'est pas ce qui manque sur nos étagères, et que bien souvent les outils les plus simples sont les plus utiles !
Partant de ce constat, j'ai bidouillé un petit jeu de cartes multi-fonction, un jour de désœuvrement avec une de mes stagiaires.

Oui, il y a un piège dans cette phrase. "Recherche d'une absurdité dans un texte" : ça aussi c'est du travail orthophonique, avec les patients cérébrolésés par exemple. Alors ? Tu as trouvé le hic ? ... *tic-tac-tic-tac* DING ! Et oui, c'est bien ça : il n'y a jamais de moment de désoeuvrement chez les orthos !
Re-bref... Y'a pas de raison que vous n'en profitiez pas, alors voici le fichier "formes et couleurs" pour vous bidouiller un jeu de cartes ultra-simple et aux utilisations multiples !
- tri par formes / par couleur, à utiliser dans un tableau à double entrée...
- loto (séparer les doubles au préalable et se servir de l'un des deux comme "planche", le reste dans la pioche)
- jeu type "uno",
- "go/no go" ("quand vous voyez un rond, vous taper dans vos mains, quand vous voyez une forme rouge, vous tapez sur la table" etc)
- jeu des paires, mistigri ou pouilleux...


pickerimage1.jpg

[les 10 premières pages sont à imprimer sans modif', la 11ème page est à imprimer en 10 exemplaires au verso des 10 premières pages, pour faire un joli fond classe au dos des cartes et éviter que l'on voit en transparence les motifs]

Notez que cela permet également de travailler un minimum de vocabulaire : les couleurs et les formes géométriques, mais aussi les structures de phrases : "je pose le triangle rouge parce que c'est la même forme", et la mémorisation : "qu'est-ce qui était pareil que sur la carte précédente ? La forme ou la couleur ?". Et oui, derrière tout jeu, aussi anodin soit-il, se cache une multitude d'objectifs orthophoniques... N'allez pas croire que nous en faisons que jouer en séance ! 
 
Donc voilà, j'ai déjà partagé ce fichier sur quelques groupes d'orthos sur facebook, mais je ne peux pas le charger sur mon mur, alors je le mets ici comme ça tout le monde peut venir le télécharger : 

pickerimage2.jpg

Allez hop, à vos imprimantes / plastifieuses / massicots !
En joie !!!

lundi 10 juin 2013

Très chers voisins... [ @ChersVoisins #DansMaSalleDAttente ]

J'ai des échanges épistolaires avec mes voisins et mes patients. C'est passionnant. C'est surtout que j'en ai assez de répéter trouze-mille fois la même chose...
Aujourd'hui je m'attaque aux mégots que mes charmants voisins balancent allègrement dans la cour. Dans MA cour. Pas cool. J'ai donc affiché ce petit mot dans le couloir :
mégots.jpg
Et Wike m'a conseillé de le publier sur le tumblr "chers voisins", dont acte !
Du coup, je vous fais profiter de mes petits papiers disséminés un peu partout dans mon cabinet...
Cet hiver dans ma salle d'attente, pour lutter contre le froid :
1 - non, on ne fait pas sauna dans la salle d'attente, merci !
papier, message, ChersVoisins
2 - et on ferme la porte, glaglagla !
papier, message, ChersVoisins
Et depuis trèèèèèès longtemps, dans le couloir de l'entrée, parce que les sacs poubelles éventrés sur le trottoir juste à côté de la porte d'entrée c'est pas tip-top glamour :
papier, message, ChersVoisins
Comme je suis sacrément pénible (et que mes voisins n'ont pas l'air de comprendre...), je persiste et signe :
papier, message, ChersVoisins
Voilà, voilà...
Qu'est-ce qu'on se marre.
Je reste persuadée que c'est plus agréable qu'un message agressif. Mais apparemment pas plus efficace... :'(
En attendant, j'ai l'impression que c'est moi, l'enquiquineuse de service... Oh, wait ! C'est vrai. Mais bon, ils cherchent un peu aussi, nan ?
PS) La qualité des photos n'est pas formidable, désolée. Et Hautetfort rame encore, c'est déprimant. Le monde entier se ligue contre moi, bouhou !