jeudi 22 mai 2014

Les informations préoccupantes et les signalements - note sérieuse !

Ma "petite" note d'hier soir a soulevé pas mal d'interrogations auprès de mes gentils lecteurs, et tout particulièrement auprès de mes confrères-zet-soeurs : comment fait-on un signalement ? Quel est le numéro du juge pour enfant ? Quand est-ce qu'on sait si on doit faire un signalement ou pas ? C'est quoi la différence entre un signalement et une info préoccupante ? La poésie est-elle soluble dans la liqueur de violette ? (ah, on me souffle dans l'oreillette que pour la dernière, osef-Joseph, tu craques Séco).
Reprenons... Je ne souhaite à personne de devoir un jour accomplir ce genre de démarche, mais on ne choisit pas, et quand on se retrouve au pied du mur autant avoir le mode d'emploi du planté de grappin ou de la mise en place de l'échelle.
Donc profitons de mon blog pour être sérieux deux minutes et comprendre quelque chose à ce formidable schmilblik.
En fait, ça n'est pas compliqué, mais quand on est en situation de stress, on n'a pas forcément le temps de réfléchir ni d'aller chercher les infos, alors voici un petit résumé de la formation "Signalement de l'enfant en danger" que j'ai suivie en mars 2014.
Oui, parce que dans ma note d'hier, j'expliquais que j'avais appelé directement le juge pour enfant, mais c'était il y a loooongtemps. Et aujourd'hui ça ne se passe plus du tout comme ça, donc, réactualisons, mes zamis !


Commençons par un résumé, et puis après, pour les curieux, j'entre dans les détails.
Allez hop, c'est parti, accrochez vos ceintures, ne fermez pas les yeux, be aware, here we goooooo ! 

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Le signalement de l'enfant en danger : 


Un enfant de votre connaissance est maltraité : violence physique, verbale, défaut de soins, mise en danger... Vous DEVEZ le signaler aux autorités compétentes. Se présentent alors deux cas de figure :

1 - Le danger est grave et imminent > SIGNALEMENT.
Le signalement se fait directement auprès du parquet : adressez-vous au Tribunal de Grande Instance (TGI) de votre secteur. Pour le trouver, c'est ICI.
En dehors des heures d'ouverture du TGI, pour tout signalement d'urgence, contactez les services de police (le 17, et sur un téléphone verrouillé : appel d'urgence 112).
Vous exposez la situation à la personne que vous avez au téléphone, cet interlocuteur vous donnera la marche à suivre pour la suite des opérations.

2 - Vous constatez ou suspectez une maltraitance sans caractère d'urgence > INFORMATION PRÉOCCUPANTE (=IP).
L'information préoccupante se fait par écrit, auprès du Conseil Général (CG) de votre secteur. Pour le trouver, c'est ICI.
MISE A JOUR : l'IP se fait auprès de la CRIP (Cellule de recueil des informations préoccupantes) dont vous pouvez trouver les coordonnées ICI.
Vous adressez un courrier à la CRIP en indiquant les faits observés, les circonstances dans lesquelles ont été reçues les informations et les renseignements administratifs nécessaires.


Si vous n'êtes pas sûr de vous, vous hésitez, vous ne savez pas quoi faire précisément, vous avez besoin d'aide : faites le 119. C'est 7j/7 et 24h/24, un interlocuteur vous aidera à prendre les bonnes décisions et vous indiquera les démarches à effectuer. 


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Questions / réponses :


Quelle est la différence entre un signalement et une information préoccupante ? 

L'IP précède le signalement, le signalement est réservé à la saisine du procureur de la république.
Le signalement peut se faire directement auprès du TGI comme indiqué précédemment, ou par le biais du CG suite à une information préoccupante.

C'est le caractère d'urgence et la gravité de la situation qui fait la différence entre un signalement et une IP :
- des réprimandes, des corrections plus ou moins fréquentes et dont l'enfant se plaint, des violences "éducatives"... Donnent lieu à une IP.
- un fait isolé mais grave, un acte violent, des plaies ou marques visibles  indiquent des évènements graves et nécessitant une intervention urgente : signalement.
Dans le cas des violences physiques, le "curseur" peut être difficile à localiser... Si vous avez un doute, demandez-vous si l'enfant est en danger imminent ou non, appelez le 119 si vous avez besoin d'aide. Mais agissez !

NB ) Il est possible d'adresser plusieurs IP pour un même enfant, par exemple si vous obtenez des éléments complémentaires ou observez d'autres éléments de maltraitance / mise en danger. Les IP peuvent fonctionner par leur nombre : parfois on suspecte sans preuve, dans ce cas on fait quand même une IP. C'est parfois le nombre d'IP qui tient lieu de sonnette d'alarme, et pas forcément la gravité (subjective...) des faits : 1 + 1 + 1 + 1...Le CG, en centralisant les informations, tient compte de ces éléments dans l'enquête. 

Pourquoi cette différence entre IP et signalement ? Pourquoi plusieurs interlocuteurs ? 

Avant la loi du 5 mars 2007, tous les signalements se faisaient directement auprès du parquet, d'où une avalanche de signalements, alors que certains ne relevaient que d'un traitement administratif.
La cellule du CG recueille et évalue les IP avec des travailleurs sociaux : ceci favorise un traitement efficace, et permet le croisement des informations qui peuvent provenir de diverses personnes.


NB ) Si vous adressez un signalement au TGI, vous pouvez en envoyer une copie au CG (pour permettre le recueil des informations : des IP ont peut-être déjà été adressées au CG pour ce même enfant...), mais n'adressez pas d'IP en plus du signalement, sinon les deux interventions d'investigations se dérouleront en même temps, ce qui est contre-productif.


Et l'anonymat ? Et le secret professionnel ? 

Dans le cas d'un signalement, on ne prévient pas la famille (ça semble évident, mais voilà, maintenant, vous en êtes sûr).
Dans le cas d'une IP, on peut prévenir la famille (pour maintenir la confiance et l'échange : une IP est une aide adressée à l'enfant, mais aussi à sa famille...), mais l'IP peut être anonyme. Dans le cas d'une IP faite par une équipe, les parents doivent être informés sauf si cela ne va pas dans l'intérêt de l'enfant.


Le code pénal réprime la violation du secret professionnel SAUF s'il existe des signes ou des risques de maltraitance sexuelle ou physique.
[décret n° 444-3 > ne pas informer les services concernés d'une privation ou d'une maltraitance est puni de 3 ans de prison et de 45000€ d'amende]



Qu'est-ce que j'indique dans le signalement ? 

- nom, prénom, date de naissance, adresse de l'enfant, garde de l'enfant...
- contexte dans lequel on a eu l'information, à qui l'enfant en a parlé (+ nom, adresse et numéro de téléphone des personnes concernées).
- faits constatés ou énoncés par l'enfant : /!\ on se contente de dire ce que l'on a vu, entendu, constaté, on n'interroge pas l'enfant, on n'extrapole pas, on n’interprète pas ! Le recueil de la parole de l'enfant nécessite une retenue, on peut induire les réponses par nos questions. Il ne s'agit pas de mener un interrogatoire, ni de prendre la place de l’enquêteur (lui, il est formé au recueil de la parole !), ni même d'obliger l'enfant à devoir répéter les choses...
- éléments objectifs sur l'environnement familial de l'enfant, ce qui est lié à la plainte, ce qui vient en périphérie (comportement de l'enfant, changement éventuel...).
- on peut joindre un certificat médical, des photos si cela s'avère nécessaire (plaies, bleus, marques : les traces disparaissent, les preuves restent !).

Quelles sont les suites d'une IP / d'un signalement ? 

 Après une IP > la Cellule Départementale de Protection de l'Enfance (CDPE) va mener une enquête, évaluer la situation. Cette évaluation peut se faire par les travailleurs sociaux du secteur, la MJIE, l'AEMO, la PJJ... En fonction de la famille concernée (connues ou non des services sociaux).
A l'issue de cette enquête / évaluation, la CDPE peut décider de ne pas donner suite à l'IP, de mettre en place une protection administrative, ou de faire un signalement au parquet.


Y'a plein de flèches et de sigles, ça fait peur, mais c'est très clair.


Après un signalement > s'il n'y a pas de preuve tangible pour engager une procédure, le signalement sera classé sans suite. Sinon, il est transmis vers le Juge des Enfants ou directement au pénal. Dans le premier cas, cela débouchera sur une audition, un dossier en assistante éducative : MJIE, AEMO, avec éventuellement par la suite placement, une mesure de médiation familiale... Dans le second cas, cela ne concerne plus directement l'enfant : ce sont les faits, et le ou les auteur(s) présumé(s) qui sont alors pris en charge : plainte / enquête / instruction...

J'ai fait une IP / un signalement... Et après ? 

 Dans le cas d'un signalement, vous pouvez être entendu en qualité de témoin. Vous serez alors convoqué par la gendarmerie ou la police.

Le parquet informe systématiquement le CG des décisions prises suite à un signalement.
Il n'est pas prévu que le CG informe les personnes ayant fait l'IP des conclusions de l'enquête, mais si vous êtes concerné vous pouvez contacter l'assistante sociale du secteur pour avoir des informations.
Tant que l'enquête est en cours, il n'y aura pas d'information sur son avancement.


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Voilà, voilà...
C'était long, pas forcément rigolo, mais nécessaire.
J'espère que vous y voyez plus clair maintenant, et que si un jour vous êtes confronté à une situation difficile, vous saurez quoi faire (et courage !).
Ce qu'il faut retenir, c'est que rien n'est anodin : ni dans le fait de faire une IP ou un signalement, ni dans le fait de NE PAS le faire.
J'entends ou je lis parfois des zamis, des collègues, des consœurs qui ont vu que, à qui on a dit que, qui se demandent si... Et qui hésitent.
N'hésitez pas.
Un enfant est en danger, vous DEVEZ intervenir. N'ayez pas peur de vous tromper : on ne fait jamais un signalement "pour rien", c'est le rôle de l'enquête de déterminer si'il y a lieu ou pas d'intervenir. Mais il y a toujours lieu de faire une IP. Toujours.
Si vous hésitez et que vous n'agissez pas, vous participez à la mise en danger de l'enfant (oui, je vous culpabilise, c'est moche... Mais c'est nécessaire). Alors agissez ! Un enfant qui vous dit ou vous montre quelque chose vous fait confiance et vous demande de l'aide. Ne le trahissez pas.
(Oui, je termine cette note par un discours volontairement moralisateur et culpabilisateur, mais on ne plaisante pas avec ces choses là. Voilà.)

8 commentaires:

  1. et les abus ont en fiat quoi quel sont les sanctions . c est bien connue je pense qu il faudrait revoir le système

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    1. Aucune sanction. La loi donne l'obligation à toutes personnes qui suspecte (même légèrement sans preuve ni connaissance de l'enfant) une maltraitance de tout type de le signaler immédiatement. Et oui le taux de fausses accusations à triplés selon les dires d'une inspectrice de circonscription. Mais voilà à la seconde où le signalement est fait, de peur de passer à côté d'un réel cas de maltraitance, les services sociaux départemental et autres ne vous lâcherons plus! Et ce n'est pas tout! Même si vous êtes lavé de tout soupçon et donc l'information préoccupante classée sans suites...la fiche de signalement est attaché à votre nom/dossier. Si vous changez de quartier et souhaitez voir une Ass.Sociale, la 1ere information qu'elle aura c'est votre accusation. Ne vous méprenez pas, toutes personnes voyant le dossier (surtout "sans suite") vous verra négativement car même classé sans suite, si une suspicion de maltraitance à été faite c'est forcément pour une raison!
      Et de là, vous serez systématiquement stigmatisés, surveillés, jugés,remise en cause, mal conseillé et mal informés, votre droit au respect mis à mal et votre liberté restreintes. Risques de diffamation et signalement, atteinte à la liberté la morale la dignité et personnalisé.

      N'attendez pas de connaître la raison du signalement pour agir. L'enfant doit être immédiatement examiné par un médecin qui établira un certificat de l'État de l'enfant (dites le motif au Doc) vous référez la même chose avec un pédiatre et un pédopsychiatre que vous ne connaissez pas, pour qu'ils constatent si l'enfant est maltraité physiquement pour le 1er et psychologiquement pour le second.
      Dans le cas ou l'affaire est classée sans suite je vous conseille fortement de faire valoir vos droits pour qu'il soit retranscrit avec la conclusion de l'IP et de façon irrévocable, que l'accusation été non fondé et pourquoi...en quoi l'IP est abusif...si l'établissement scolaire à eu un manquement légal durant le signalement...ou si ils vous font des pressions pour faire placer votre enfant...si l'école à bien indiqué tout les paramètres lié à l'enfant qui expliquerait au même titre que la maltraitance, son comportement...si l'enfant est suivit par qui quand comment depuis quand...
      Si on vous refuse cette retranscription: dîtes qu'aux vues des éléments déjà énoncés, l'IP est hautement préjudiciable! Et qu'un refus de leurs parts signifie qu'ils vous retiré vos droits de l'homme : atteinte à la personne, à la morale, à la santé, mise en danger future comprenant harcèlement stigmates persécution violence verbale abus de pouvoir et autre...
      Toutes les plaintes déposer par les parents faussement et injustement accusé de maltraitance ont été rejeté à cause de la loi énoncée au début

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  2. Peut on se retourner sur les personnes qui ont signalé l UP? Sachant qu'elles n ont pas fait un signalement pour que leurs filles ne soient pas entendues?

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  3. Tiens bisard, sa veut protégé les enfants, mais il faut aussi protéger les enfants de personne qui veulent juste faire du mal et nuirent au parents car ils ne savent pas comment les atteindre. alors oui il faut dénoncé des actes et odieux en vers les enfants et comment protégé une famille qui en a fait les frais sans qu il lui soit reproché quoi que se soit ? comment redonner une dignité au parents qui sont de bon parent a qui on a causé du tord ?il faut arréter de bafoué les droit des gens et de la famille sous pretexe j'ai vu , j'ai ressenti car moi je n'aime pas. on vie pas dans un monde de bisounours, et surtout pas des moutons. J attend votre avis et vos infos, car paorter plainte pour calomnie et autres alors qu'on ne divilgue pas l'info de la personne emettricve et en plus on donne l'anonyma et la non divulgation de la personne ? j attend vos réponses chère madame je sais tous ?????

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  4. j en fait les frais en ce moment. surtout que meme apres enquete et evaluation positive donc sans suite, la personne peu recommencer autant de fois quelle veut. C'est pas la porte ouverte a toutes les conneries ? et quelle est la solution pour mettre un terme a tous sa ? En plus que la famille soit stigmatisé, et l'enfant qui se retrouve a l ecole et les autres le critique, ce n'est pas de l'acharnement morale? N'est ce pas un enfants qui a cause des service sociaux ce retrouve stigmatisé, et sa santé psychique ?il faut apporté des réponse a tous cela. et surtout que les information soit trié en fonction dse ce que la parole vau.

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  5. Alors, alors... Déjà la "madame je-sais-tous" ne fait la morale à personne : je me contente, ici, d'expliquer le fonctionnement des informations préoccupantes et des signalements, et de rappeler la loi à ce sujet. A aucun moment je n'émets de jugement sur le fonctionnement du système, je me contente de l'exposer tel qu'il me l'a été présenté lors de ma formation à ce sujet.
    Bien sûr, des dérives sont possibles, il y en a toujours, partout, quelque soit le sujet abordé. Mais on ne règle pas les problèmes institutionnels en traitant de cas particuliers, et quoi qu'il en soit, j'ai bien peur que vous ne vous adressiez à la mauvaise personne en postant ici. Je ne nie pas la gravité de votre problématique, mais... Je ne peux absolument rien y faire, et cela n'a rien à voir avec la nécessité d'alerter lorsqu'un enfant est en danger.

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  6. Un signalement anonyme sais bien ?

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    1. Bien, pas bien... La question de la morale se trouve avant tout dans le choix de faire ou non le signalement. Celle de l'anonymat dépend surtout de ce qui importe pour l'enfant, et pour être entendu.

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